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réinsertion professionnelle Colombie
© Tertiaires capucins
Publié le

Un projet innovant de réinsertion pour les adolescents en conflit avec la loi

Ce projet pilote fait le pari d’une vraie autonomie financière pour les adolescents du programme « Enfance sans Barreaux » en Colombie. Il bénéficie de l’ancrage de notre partenaire dans le tissu entrepreneurial du pays et du soutien du BICE et de l’Agence française de développement.

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Partout dans le monde, la pandémie fait peser sur les plus vulnérables, dont les enfants, des risques accrus d’insécurité, de précarité, de faim et de violence. Dns ce contexte, le BICE déploie des moyens spéciaux pour soutenir une initiative ambitieuse. Un projet pilote conçu par son partenaire, la Congrégation des Tertiaires capucins (RTC), qui met en oeuvre le programme Enfance sans Barreaux (EsB) en Colombie. Son objet ? Permettre aux adolescents accompagnés dans un chemin de justice réparatrice de développer une activité génératrice de revenus dans la durée.

« L’idée d’appuyer leur insertion dans le monde du travail n’est pas nouvelle, précise Alessandra Aula, secrétaire générale du BICE. Notre partenaire leur proposait déjà des ateliers professionnels, notamment dans l’artisanat ; afin de faciliter leur réinsertion et de prévenir la récidive. Des travaux étaient ainsi réalisés dans 14 métiers différents : menuiserie, cuisine, fabrication de bijoux, couture… Mais, désormais, il s’agit d’aller beaucoup plus loin. »

Une vraie démarche entrepreneuriale

Quelque 140 jeunes entre 16 et 22 ans sont accompagnés pour acquérir leur autonomie financière. La première étape est théorique : présentation des différents métiers ; découverte de l’entreprise ; analyse de marché pour identifier les besoins et tester la viabilité des projets ; formation aux outils du marketing digital. Des entreprises solidaires, proches de notre partenaire, s’impliquent dès cette étape ; à l’issue de laquelle chaque jeune décidera de l’objet de son activité. Certains effectueront des stages professionnels, d’autres continueront leur spécialisation, et environ 35 lanceront directement leur entreprise. Celle-ci se concrétisera par une inscription au registre du commerce. Et un suivi rapproché de notre partenaire.

Reconquérir sa place dans la société

Pour ces jeunes qui ont eu affaire à la justice, reprendre confiance et susciter la confiance est capital. Notre partenaire prévoit donc également tout un travail de sensibilisation des communautés pour faire reconnaître ces petites entreprises et montrer que leurs jeunes responsables sont à même d’apporter un service et un savoir-faire. « Ce projet pilote va au-delà du concept, certes très important, de justice réparatrice, précise Alessandra Aula. Nous espérons que les bénéficiaires s’y impliqueront, afin que nous puissions le consolider l’année suivante et former ainsi d’autres jeunes. »

Dans le cadre du programme EsB, les RTC s’occupent chaque année d’environ 500 enfants en conflit avec la loi. Le projet pilote concerne donc un nombre significatif d’entre eux. « La plupart ont vécu des situations familiales très difficiles, ont été déscolarisés, certains sont tombés dans la drogue. Si déjà 50 % de ces jeunes acquièrent leur autonomie financière, ce sera magnifique ! J’ai bon espoir que nous y parvenions. La Congrégation existe depuis cent ans, elle est fortement ancrée dans la communauté, et peut compter sur tout un réseau d’artisans et d’acteurs économiques qui s’intéressent au projet et seront prêts à prendre les jeunes en stage. C’est vraiment une initiative remarquable ! »

 

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