Quel bilan pour la Convention relative aux droits de l’enfant ? Quels défis pour l’avenir ? Jean Zermatten, président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, a récemment répondu à ces questions lors d’une conférence. Il s’exprimait le 11 janvier dernier à l’Institut universitaire Kurt Bösch (Sion, Suisse).
« Aucun traité des droits humains n’a eu un tel impact sur les législations, les stratégies, les politiques ou les budgets. » Comme tous ceux qui œuvrent pour que soient respectés les droits des enfants, Jean Zermatten se réjouit des progrès accomplis depuis l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, en 1989.
L’élan doit se poursuivre, et de nombreux projets sont en cours. Le président du comité des droits de l’enfant cite notamment le 3e protocole facultatif lié à la Convention. Ce texte doit permettre au Comité des droits de l’enfant de recevoir et d’examiner des plaintes individuelles d’enfants. Il prévoit par ailleurs de pouvoir organiser des visites de pays en cas de violations systématiques et graves de leurs droits. Ratifié par 2 Etats, ce protocole doit encore obtenir 8 ratifications supplémentaires pour entrer en vigueur.
Dans ce discours prononcé à l’Institut universitaire Kurt Bösch, Jean Zermatten évoque les défis des prochaines années concernant les droits des enfants. Il estime indispensable de combattre l’acceptation sociale de la violence envers les enfants. Il faut par ailleurs encourager les Etats touchés par la crise économique à ne pas diminuer leurs budgets éducatifs. L’accès à l’eau potable, particulièrement à l’heure des changements climatiques, est encore loin d’être une réalité pour des millions d’enfants. Enfin, l’amélioration de la justice juvénile, ou encore le respect des droits des enfants déplacés par les conflits ou les migrations économiques restent des défis majeurs.