Depuis les vingt dernières années, au moins 15 000 personnes sont mortes en essayant de rejoindre l’Europe à partir de l’Afrique et du Moyen Orient.
La majorité de ces personnes étaient des demandeurs d’asile, des hommes, des femmes, des enfants qui cherchaient à fuir la guerre, la misère, le chaos et le désespoir.
La traversée de la mer Méditerranée est devenue la route la plus mortelle du monde.
En 2014, 3 500 personnes ont péri durant cette traversée. Une telle tragédie était prévisible quand, il y a quelques mois, l’Europe a refusé d’apporter son soutien financier à l’opération Mare Nostrum lancée par les autorités italiennes pour secourir les migrants en mer.
Bien que l’opération Mare Nostrum ne soit pas en soi une réponse globale face à l’envergure de la crise en Méditerranée, l’Opération Triton qui l’a remplacée a été dotée d’encore moins de moyens.
Face à cette situation, les organisations signataires ont interpellé les Etats membres de l’Union européenne sur leur politique de gestion des frontières qui contraste avec le droit fondamental à la vie et ne respecte pas les instruments internationaux et régionaux qui énoncent que toute personne fuyant des persécutions ou de graves violations des droits de l’homme a le droit à la protection tout comme les victimes de trafic et de passeurs.
Les Etats, organisations internationales et organisations de la société civile ont, par le passé, collaboré ensemble sur ces problèmes. Il est impérieux d’activer à nouveau la coopération qui avait offert tant de soulagement aux « boat people » en Asie du Sud-Est, en privilégiant la réinstallation, l’octroi de visa, et un plan d’action holistique de la migration qui respecte les droits des personnes.
Les organisations signataires ont également appelé les Etats européens à mettre en œuvre les Accords de Dublin avec plus de solidarité, d’humanité et de cohérence sur la question de l’asile en Europe.