Originaires pour la plupart du Tropique de Cochabamba, un territoire reculé situé entre la cordillère des Andes et les plaines amazoniennes – et dans lequel vivent de nombreux peuples autochtones -, ces familles ont quitté leur terre d’origine il y a plus de 20 ans pour se rapprocher des zones urbaines et avoir accès aux services de base, notamment en matière d’éducation et de santé.
« Malheureusement, la vie en ville est aussi très dure pour ces familles dont les parents, pour beaucoup analphabètes, peinent à trouver du travail. Réunies sur un terrain près du marché d’Arocaqua, elles vivent dans des habitations de fortune en tôle. Sans électricité, sans eau potable, sans sanitaires, explique Dante Gonzales, de la fondation Bolivia Digna. L’objectif du projet développé avec le BICE est donc d’améliorer leurs conditions de vie et de leur permettre d’accéder à une certaine sécurité alimentaire et nutritionnelle. »
Ce projet permet également aux parents, obligés jusqu’alors de partir loin de leur domicile pendant de longues périodes pour gagner un peu d’argent dans des travaux agricoles, de rester chez eux, près de leurs enfants, pour s’occuper de leurs propres cultures.
Les actions mises en place avec les familles
Le projet d’un an prévoit la création de potagers communautaires. À mi-parcours, les parents et les adolescents, avec le soutien d’éducateurs et de bénévoles de la fondation Bolivia Digna, ont préparé une première parcelle. Pour cela, ils ont construit des clôtures ; nettoyé les sols ; ajouté des substrats pour enrichir la terre (terre végétale et compost notamment). De nombreuses graines (tarwi ou lupin, maïs, fève, radis, laitue, betterave, citrouille, basilic, coriandre, carotte…) seront bientôt plantées.
Les parents et grands adolescents ont été sensibilisés aux pratiques agricoles biologiques, de la préparation de la terre à la récolte, en passant par la semence et l’entretien des cultures.
L’un des clapiers Quelques familles devant l’un des poulaillers
Trois poulaillers et quatre clapiers ont été fabriqués et installés. Les familles ont de surcroît reçu une petite formation en élevage de volailles et de lapins. Elles sont prêtes à accueillir leurs premiers animaux.
Installation des réservoirs d’eau
Quatre réservoirs d’eau (2 de 5 000 litres, 1 de 2 500 et 1 de 1000 litres) ont été installés. Ils sont approvisionnés chaque mois. L’eau est utilisée par les familles en cuisine, pour leur hygiène, mais aussi pour les cultures et les élevages. Les réservoirs permettront également d’alimenter la salle de bain communautaire qui sera créée prochainement. Un plan de distribution de l’eau a été élaboré.
Graves conséquences de la pandémie sur l'éducation
La fermeture des établissements scolaires pour enrayer la propagation de la covid-19 a coupé les enfants de cette communauté quechua de l’école pendant de longs mois. La Bolivie est en effet l’un des pays où les classes sont restées fermées le plus longtemps (192 jours entre mars 2020 et février 2021 selon l’Unicef). Les enfants n’ayant pas les moyens de suivre les classes virtuelles se sont ainsi retrouvés totalement exclus du système scolaire.
Pour pallier ce manque, la fondation Bolivia Digna a continué à animer des ateliers de soutien scolaire et des ateliers créatifs et sportifs dans les deux salles de classe et sur le terrain multisport qu’elle avait créés pour la communauté.
Aujourd’hui, la reprise des cours en présentiel prévue début février (après les vacances scolaires) est de nouveau en discussion en raison de la résurgence de la pandémie depuis quelques jours en Bolivie.