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Formation Tuteurs de résilience Mozambique
© Veronica Hurtubia
Publié le

Formation. Des tuteurs de résilience pour accompagner les enfants au Mozambique

Un quatrième cycle de formation en ligne « Tuteurs de résilience » a été mené au Mozambique fin 2022 auprès de 23 professionnels (éducateurs, coordinateurs, enseignants). Il permet aux participants de promouvoir la résilience auprès des enfants, ce qui participe de surcroît à créer un environnement éducatif bienveillant et sûr.

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Au regard de la situation inquiétante du Mozambique, le réseau AMEL (association mozambicaine des éducateurs lassaliens) a fait appel au BICE pour former la communauté éducative à la résilience afin d’améliorer l’accompagnement des élèves en situation de vulnérabilité.

Pauvreté, conflit armé, catastrophes naturelles…

Le Mozambique fait en effet partie des 10 pays ayant l’indice de développement humain le plus faible au monde (PNUD, 2018). 46 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’espérance de vie est de 60 ans (2019) et le taux d’alphabétisation chez les 15-24 ans ne dépasse pas 71 % (2018). Un contexte difficile grevé depuis quelques années par des catastrophes naturelles récurrentes – le pays présente l’un des risques les plus élevés de catastrophes (cyclone, sécheresse, inondations) – et par un violent conflit armé au nord-est qui a obligé des centaines de milliers de personnes à fuir vers l’intérieur du pays.

« À tout cela s’ajoutent les conséquences de la pandémie de covid-19 et de la fermeture prolongée des écoles : l’augmentation des mariages précoces, de la violence intrafamiliale, des troubles de la santé mentale en particulier chez les adolescents », précise la formatrice, Veronica Hurtubia, pédagogue auprès de l’Unité de recherche sur la résilience à l’université catholique du Sacré Cœur de Milan. Les enfants et les jeunes ont ainsi particulièrement besoin de se sentir en sécurité, écoutés et épaulés. Grâce à la formation de tuteurs de résilience, plus de 3 600 enfants bénéficient aujourd’hui des connaissances et des techniques acquises par les éducateurs participants. »

Formation Tuteurs de résilience : des activités de groupe pour stimuler la réflexion

Durant ce cycle de formation en ligne, organisé sur trois jours, les contenus se sont concentrés sur trois aspects : les ressources de l’enfant, les ressources et les compétences de l’éducateur « tuteur », et comment, dans un contexte éducatif, aider l’enfant à renforcer sa résilience. Les travaux de groupe ont été privilégiés afin de stimuler la réflexion. Et une 4e réunion sur une thématique choisie par les participants a été ajoutée afin de répondre au mieux à leurs besoins.

Parmi les enseignements transmis (définition du concept de résilience et son application dans l’éducation, identification des ressources internes et externes d’un enfant, identification des facteurs de risque et de protection, compétences socio-éducatives d’un tuteur de résilience, etc.), une activité a particulièrement retenu l’attention des participants : la présentation du modèle de la roue.

Un exemple d’activité : la roue de la résilience

La roue de Henderson et Milstein est un modèle adapté à la promotion de la résilience dans les contextes éducatifs. Elle est composée de deux dimensions, chacune comportant trois éléments. La première dimension vise à aider les enfants à atténuer les risques grâce à trois actions : en enrichissant les liens, en fixant des limites claires, et en leur enseignant les compétences de vie. La deuxième dimension vise à promouvoir leur résilience en leur offrant un soutien et de l’affection, en déterminant des objectifs réalistes de réussite et des possibilités de participation.

Le modèle établit que la mise en œuvre d’une action active les autres par un effet domino. Chaque élément contribue ainsi à renforcer l’autre. C’est ensemble qu’ils font tourner la roue. « Les participants ont trouvé dans ce modèle un moyen simple et concret d’agir sur la résilience dans leur environnement. Nous sommes donc partis de là pour identifier les actions et les stratégies en faveur de la résilience que chaque école met déjà en pratique. Telle que l’existence de l’association des adolescents et des enfants (APAC) qui vise à sensibiliser aux questions d’abus et de violence. Puis nous avons identifié l’élément de la roue le plus faible et réfléchi à de nouvelles actions pour le valoriser. Par exemple, une plus grande participation des parents à la vie de l’école, explique Veronica Hurtubia. Chacun était motivé pour s’appuyer sur ce modèle et nos conclusions pour développer la résilience dans son établissement. » (Plus d’infos sur les modèles de promotion de la résilience ici)

Une nouvelle formation envisagée dans les années à venir

Les quatre formations (1 en présentiel et 3 en ligne) organisées depuis 2019 avec le groupe AMEL ont permis aux bénéficiaires de renforcer leurs compétences et de développer des actions favorisant la résilience dans leurs établissements scolaires. Quelques exemples : l’utilisation d’un langage convivial, un temps d’accueil le matin, l’attention portée au lien avec les familles, la création d’associations par et pour les enfants ou encore la recherche de stratégies pour lutter contre l’abandon scolaire.

« On observe clairement une attitude active face aux difficultés, plutôt qu’une posture conformiste. Les éducateurs et enseignants reconnaissent leurs propres ressources et celles des enfants. Et ils ont envie de développer encore leurs connaissances en matière de résilience », conclut Veronica Hurtubia. 

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