À partir de décembre 2020, tout en étant conscient des besoins immédiats qui persistaient, le BICE a décidé d’accompagner ses partenaires dans une phase de reconstruction. 21 projets locaux ont ainsi débuté, dont celui au Tadjikistan. Ce dernier s’organisait autour de deux volets : l’aide humanitaire, pour protéger les enfants des conséquences immédiates de la crise ; la valorisation de la parentalité responsable et le développement d’activités génératrices de revenus.
Répondre à l’urgence humanitaire
Les 100 familles les plus vulnérables des enfants et des jeunes adultes en situation de handicap accompagnés par Iroda ont bénéficié chaque mois de colis alimentaires contenant de la farine, du riz, des haricots, du sarrasin, de l’huile et du sucre. 170 familles ont également reçu des vitamines et des oligo-éléments (vitamine D, zinc, oméga 3 et calcium) ; pour éviter les carences et renforcer les défenses immunitaires.
Ce soutien immédiat et concret a aidé les familles à surmonter l’après-confinement ; une période particulièrement difficile sur le plan social et économique. Cela les a encouragées à ne pas interrompre l’accompagnement de leurs enfants en situation de handicap. Que ce soit en ligne ou en présentiel.
Faciliter le quotidien des enfants et familles accompagnés
Afin que les 50 familles les plus vulnérables puissent suivre certaines activités en ligne, des forfaits internet leur ont été financés. Notre partenaire a également acheté un minibus de 16 places. Il permet aux enfants et aux adolescents en situation de handicap d’accéder plus facilement à leurs écoles ou ateliers. Cette action améliore considérablement le quotidien des jeunes accompagnés ; Douchanbé, la capitale tadjike, manque en effet cruellement de transports publics accessibles.
Développer les activités génératrices de revenus
Tout au long de 2021, Iroda a développé les activités génératrices de revenus déjà existantes. L’objectif était d’offrir davantage d’opportunités de travail aux jeunes en situation de handicap et aux mamans célibataires en difficulté :
- Le local du café social (Dar Yak Zamin) a été agrandi. De nouveaux équipements ont été achetés : un frigo, un four à pain, des meubles et un lave-vaisselle. Ce café emploie 10 jeunes en situation de handicap et trois accompagnateurs. Le travail consiste à préparer les plats ; à servir en salle ou à livrer les commandes ; et à assurer le service traiteur pendant les événements. En raison de la situation sanitaire, les événements ont fortement diminué en 2020-2021 mais les livraisons ont, elles, augmenté. De plus, 20 jeunes en situation de handicap qui vivent dans un appartement de préparation à l’autonomie se rendent au café deux fois par semaine pour apprendre à cuisiner. Quelques mamans participent aussi à ces cours.
- L’achat de deux machines à coudre a permis la mise en place d’un programme d’apprentissage de la couture. Sept jeunes y participent. Ils y réalisent des vêtements et de la tapisserie d’ameublement sur commande.
Mettre en place le parrainage professionnel
Dans le cadre d’un programme de parrainage, 20 jeunes en situation de handicap ont été accompagnés par 10 professionnels. Ces derniers sont issus des domaines suivants : design graphique, chant, musique et théâtre, sport, restauration et services de nettoyage. Au cours de quatre rencontres, ils leur ont présenté leur lieu de travail, leur métier. Ils leur ont aussi donné des conseils sur le parcours à suivre.
Ces rencontres ont, en outre, fait l’objet d’une campagne de sensibilisation sur le travail inclusif et le potentiel des jeunes en situation de handicap. Diffusée à la télévision et sur les réseaux sociaux, cette campagne était destinée à changer le regard du grand public sur le handicap.
Accompagner les parents d’enfants en situation de handicap
Trois types d’ateliers ont été organisés (en ligne et en présentiel) :
- Accompagnement psychologique des mères. 69 mamans ou futures mamans d’enfants en situation de handicap divisées en 6 groupes et issues de 4 villes différentes (Douchanbé, Khorugh, Kulob et Kjodjent) ont bénéficié d’un programme d’accompagnement. 14 sessions pour les mamans d’enfants en bas âge, 6 sessions pour les mamans enceintes. Ces ateliers leur ont permis de : mieux comprendre le handicap de leurs enfants ; d’apprendre comment les accompagner de 0 à 3 ans ; améliorer les relations parent-enfant ; développer des techniques concrètes pour faire face au stress et l’anxiété…
- Ateliers pour les parents d’enfants en bas âge (18 mois à 6 ans) ayant des troubles du spectre autistique. 35 participants divisés en 2 groupes ont bénéficié d’un programme de formation de 8 sessions pour apprendre à mieux accompagner leurs enfants dans leur développement et dans différentes situations de vie quotidienne : à la maison, à l’école, dans les transports, chez des amis, dans un magasin, etc.
- Ateliers sur l’adaptation de l’environnement aux besoins des enfants en situation de handicap : 33 parents divisés en 3 groupes ont participé aux 10 sessions de formation: comment optimiser l’interaction à travers le jeu et créer un environnement qui encourage la communication ; comment créer un espace favorable à l’autonomisation de l’enfant dans des tâches du quotidien (se laver, aller aux toilettes, s’habiller, manger, etc.) ; comment faire face à l’hyperactivité et aux difficultés du sommeil.
Ce travail sera poursuivi et adapté à l’évolution du contexte sanitaire jusqu’à mars 2023 dans le cadre d’un nouveau projet qui débutera en mars 2022.