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Kirghizstan aide aux familles vulnérablesi
© Bir Duino
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Kirghizstan. Aider les familles vulnérables à se reconstruire

Au Kirghizstan en Asie centrale, le BICE soutient son partenaire local Bir Duino depuis décembre 2020 dans l’accompagnement de près de 500 personnes vulnérables, parents et enfants, lourdement touchées par la crise sanitaire. Au vu de la situation toujours inquiétante et des résultats positifs de cette première année d’actions, le projet est prolongé de 12 mois.

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Dans les bidonvilles qui se développent à vue d’œil en périphérie de la capitale kirghize, les conditions de vie sont souvent très difficiles. Les familles vivent, entassées, dans des huttes en adobe (argile), sans eau courante ni électricité. Et souffrent du manque de travail, de la faim, de la violence omniprésente dans ces quartiers, de discriminations… 

La crise sanitaire a aggravé la situation des plus vulnérables

« Environ 250 000 personnes, principalement des migrants internes, habitent dans ces villages construits de bric et de broc au fur et à mesure des arrivées. Elles quittent leurs régions d’origine pour fuir la misère, l’isolement, le manque de services publics… Le Kirghizstan est un pays pauvre, l’un des plus pauvres d’Asie centrale », précise notre partenaire local, Bir Duino.

Pour ces nouveaux venus, la recherche d’une activité rémunérée est une priorité. Mais depuis le début de la crise sanitaire, le travail manque. « La plupart d’entre eux ont seulement accès au secteur informel, au travail journalier, principalement dans le bâtiment, la restauration et la confection de vêtements », souligne notre partenaire. Ils sont payés à la tâche. Donc, sans emploi, ils ne touchent rien. Autre conséquence de la crise : certaines entreprises, du secteur informel notamment, ont profité de la situation pour abuser encore davantage des travailleurs. Les conditions de travail sont parfois déplorables. Les personnes sont peu, voire pas payées.

Une aide humanitaire indispensable

Dans ce contexte, de nombreux parents n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs enfants. D’où l’importance de l’aide humanitaire apportée depuis un an. « Chaque mois, nous avons distribué des produits alimentaires à 179 familles de la périphérie de Bishkek. Nous avons donné des vêtements pour enfant à 70 d’entre elles. 142 ont également reçu des produits d’hygiènes, tout comme 10 familles de la ville de Batken* à la frontière avec le Tadjikistan, détaille notre partenaire. Des produits alimentaires, des kits hygiéniques et du linge de lit ont aussi été distribués à l’orphelinat Yavna et ses 40 pensionnaires. Enfin, 96 enfants ont reçu en juin des kits créatifs, des livres et des jeux de société. »

Des actions pour aider les familles à se reconstruire

Mais le projet ne s’arrête pas là. En plus de répondre aux besoins urgents des familles les plus vulnérables, il prévoit en effet de les accompagner (ainsi que d’autres foyers) sur les plans social, scolaire, professionnel. Il les aide par exemple à remplir les formalités administratives pour obtenir des prestations ou pour l’inscription des enfants à l’école ; les oriente vers des formations ; facilite leur accès à des soins médicaux adaptés ; ou encore leur propose du soutien psychologique (413 personnes suivies dont 227 enfants et adolescents).

Il mène aussi, avec des jeunes du quartier, diverses activités, notamment des actions bénévoles en faveur de la communauté. Forme en couture 11 jeunes filles, mamans seules et grands-mères. Et a fourni des fours à trois lieux d’accueil** pour permettre aux femmes de développer leurs activités génératrices de revenus.

« Notre volonté est de les aider, grâce à ces actions complémentaires, à se reconstruire et à devenir autonomes. » Le nouveau projet (février 2022 – janvier 2023) continue avec le même objectif.

* Fin avril 2021, les questions d’accès à l’eau ont entraîné un regain de violence entre le Tadjikistan et le Kirghizstan. Près de Batken, des échanges de tirs à la frontière entre les forces armées des deux pays ont fait plus de 30 morts. Et plusieurs bâtiments et maisons ont brûlé dans la région. « Une attention particulière doit être accordée à ces conflits transfrontaliers qui constituent une menace importante pour la vie et la santé des communautés locales », précise Bir Duino.

** La Maison des jeunes où vivent les jeunes filles sorties de l’internat ; le centre de crise où sont hébergées avec leurs enfants des femmes victimes de violence ; le refuge pour les femmes en situation de handicap.

 

Une histoire de vie

L’année dernière, Bir Duino, contacté par une psychologue scolaire qui s’inquiétait de ne plus voir à l’école deux frère et sœur, est allé à la rencontre de la famille dans l’un des bidonvilles aux alentours de Bishkek. Notre partenaire a alors découvert des parents démunis, une famille malnutrie. Depuis qu’ils étaient arrivés, le père ne trouvait que des petits travaux à la journée et peu rémunérés. Et la mère était employée illégalement et dans des conditions déplorables dans un petit atelier de couture ; qui parfois ne la payait pas. Dans ces conditions, les parents n’arrivaient plus à subvenir aux besoins de leurs enfants. Encore moins à leur acheter des vêtements chauds, des chaussures ou encore des fournitures scolaires. Déscolarisés depuis trois mois, les enfants restaient dans leur logement de fortune toute la journée.

Bir Duino leur a donc proposé de les aider. Malgré sa gêne, le père a accepté. Notre partenaire leur a distribué des produits alimentaires, des vêtements et autres biens nécessaires au retour des enfants à l’école. L’assistante sociale de notre partenaire a également contacté le directeur de l’établissement scolaire et l’enseignante pour que les enfants bénéficient d’un meilleur accompagnement. Une psychologue suit aussi le garçon. Il a tendance à fuguer et semble particulièrement fragile sur le plan de la santé mentale.

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