Dans les écoles de Douchanbé, les équipes d’Iroda ont mené de nombreuses activités entre septembre 2018 et août 2019. De quoi renforcer le travail mis en place depuis déjà plusieurs années en faveur de l’éducation inclusive. Les objectifs visés : proposer un parcours scolaire adapté à chaque enfant, faciliter son inclusion en classe et son apprentissage.
Quelque 100 enfants, atteints d’un trouble du spectre autistique ou de troubles du développement intellectuel et neuropsychique, ont ainsi été scolarisés dans des classes ordinaires (aussi appelées inclusives) de trois écoles différentes. 60 d’entre eux, âgés entre 7 et 18 ans, bénéficient de cours individuels supplémentaires plusieurs fois par semaine. Par ailleurs, tous les enfants sont accompagnés par des assistants de vie scolaire (AVS), employés et formés par le projet.
Des classes d’adaptation présentes dans deux écoles
Fin 2018, l’association a également développé un partenariat avec trois nouvelles écoles de Douchanbé. 13 enfants en situation de handicap ont ainsi pu être scolarisés près de chez eux. Parallèlement, 43 jeunes de 6 à 18 ans, atteints de handicaps plus lourds, ont suivi les enseignements d’une des classes d’adaptation créées dans deux écoles de Douchanbé. Chaque élève bénéficie d’un plan d’éducation et de développement adapté à ses capacités. Il peut apprendre, à son rythme, à lire, écrire, communiquer, vivre en collectivité. Et participe à des activités artistiques et culinaires. Les enfants ont de surcroît eu à disposition des trampolines et balançoires sensorielles. Des outils qui contribuent au développement de leurs capacités sensorielles et cognitives.
Aussi inscrits dans l’une des classes d’adaptation, 30 enfants de 6 à 8 ans, élèves potentiels de classes inclusives, ont suivi un programme de préparation. Proposé tous les jours ou deux fois par semaine, ce dispositif devrait faciliter leur inclusion à un cursus ordinaire.
Parents et enseignants accompagnés
L’association a également mené des actions auprès des familles et des enseignants. En petits groupes de cinq, 30 parents ont suivi une formation de six heures sur l’inclusion. Parmi les sujets abordés ? Comment aider leurs enfants à faire leurs devoirs, comment les soutenir psychologiquement pour améliorer leur socialisation, comment exiger le respect de leur droit à l’éducation…
Les enseignants, eux, ont reçu des matériaux Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire), venus de France et traduits en russe et en tadjik. Cela leur permet d’avoir une meilleure compréhension du rôle qu’ils peuvent jouer auprès de ces enfants : comment favoriser leur autonomie et leur adaptation aux règles de la vie scolaire, comment développer les liens sociaux et, à terme, les aider à trouver un projet d’insertion professionnelle concerté.
L’éducation inclusive, une alternative à l’institutionnalisation
Enfin, en avril 2019, un partenariat a été conclu avec deux internats de Douchanbé. L’objectif ? Promouvoir, auprès des parents, l’éducation inclusive comme alternative à l’institutionnalisation. Ces derniers ont notamment pu participer à des séminaires sur le droit de l’enfant à vivre en famille et bénéficier d’un accompagnement psychologique sur la parentalité. Des sorties familiales ont également permis de tisser des liens affectifs plus forts entre les enfants et leurs parents.
Trois familles ont ainsi choisi de désinstitutionnaliser leurs enfants à partir de septembre 2019. Soutenues par Iroda, elles les ont scolarisés dans l’une des classes d’adaptation. Pour une inclusion progressive.
Sensibiliser le grand public et les autorités à l’éducation inclusive
Iroda a organisé, tout au long de l’année scolaire, des événements de sensibilisation au handicap et à l’éducation inclusive. Evénements qui contribuent à changer le regard de la société sur ces enfants. Quelques exemples : défilé de mode, débats sur l’inclusion scolaire organisés dans différents lieux publics et dans les médias, activités réunissant des enfants avec ou sans handicap, éducation par les pairs… Le ministère du Travail du Tadjikistan a également accepté d’étudier la requête d’Iroda d’inclure le métier d’assistant de vie scolaire (AVS) dans le registre des métiers officiels.