Plaidoyer national au Pérou pour les enfants victimes de violences sexuelles
C’est à l’initiative des trois ONG partenaires du BICE, le CEDAPP, le CESIP et l’IFEJANT, qu’ont été organisées ces journées de plaidoyer national au Pérou. L’État, via la Commission permanente d’accès à la justice pour les personnes en situation de vulnérabilité et de justice dans la communauté (¹), était associé à cette rencontre.
L’objectif de ces journées était d’encourager la réalisation des modifications nécessaires pour la protection effective des enfants victimes d’abus sexuel. Elles s’inscrivaient dans la suite du plaidoyer international mené en mars 2016 à l’ONU. A cette occasion, le BICE et CEDAPP avaient organisé une déclaration orale commune. La publication Mots d’enfants – contre les violences envers les enfants avait été également remise à Marta Santos Pais, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur cette thématique.
Une centaine de personnes, essentiellement des acteurs de la justice, se sont ainsi retrouvées sur le thème de « L’intérêt supérieur de l’enfant comme sujet de référence dans les interventions liées à la violence sexuelle dont sont victimes enfants et adolescents ».
Dans sa conférence d’introduction, María Cecilia Ráez Saavedra, psychologue au CEDAPP, a analysé les caractéristiques psychiques des auteurs de violences et a présenté les séquelles que ces actes de violences font peser sur le développement intégral de l’enfant victime.
L’urgence : l’adoption de politiques publiques de protection des victimes
Les participants ont réfléchi et débattu au sein d’équipes pluridisciplinaires sur les procédures administratives et judiciaires à mettre en œuvre pour protéger de la manière la plus efficace les droits des enfants victimes de violences sexuelles.
Suite à ces échanges, une série de recommandations ont été proposées. Elles visaient l’adoption de mesures permettant une intervention respectueuse des droits, centrée sur l’intérêt supérieur des enfants, et orientée vers une application effective de la justice, à la fois réparatrice et préventive.
Parmi celles-ci, on peut retenir, entre autres :
- Les équipes administratives devraient faciliter la procédure pour les enfants. Elles devraient, par exemple, se rendre auprès de lui lorsqu’il refuse de se présenter au poste de police.
- Les procureurs et juges de paix devraient assurer, au-delà du simple recueil de témoignage, la mise en place de moyens de protection de l’enfant.
- Des tribunaux spécialisés devraient être créés pour traiter des infractions à caractère sexuel.
- Des moyens devraient être alloués pour le recrutement de psychologues pour qu’ils puissent prendre en charge rapidement les enfants victimes de violences. Le nombre de spécialistes est actuellement trop faible, d’où des délais de deux à trois mois pour une prise de rendez-vous.
- Les différents acteurs et services devraient mener des actions mieux coordonnées et complémentaires.