L’inclusion scolaire en Russie via des méthodes innovantes
Ratifiée en 2012, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées peine à se concrétiser par des actes en Russie. Notamment en ce qui concerne les enfants en situation de handicap mental. Voilà pourquoi, le BICE et son partenaire, le Centre de Pédagogie Curative (CPC), ont développé de juin 2017 à mai 2019 un projet en faveur de leur inclusion scolaire. Il concernait directement 51 enfants en situation de handicap mental non scolarisés ainsi que leurs familles et des professionnels de l’éducation, dans une perspective d’étendre son impact à beaucoup d’autres enfants. Plusieurs outils innovants ont été développés et utilisés : une méthode de préparation à l’école ; des guides sur les soins d’éveil ; un guide méthodologique sur l’inclusion dans les visites de musées. De plus, les enfants concernés par le programme ont bénéficié d’une aide à la communication et au langage originale. Il s’agit du Makaton, constitué d’un vocabulaire fonctionnel associant la parole, les signes et les pictogrammes. Les parents, enseignants, camarades, éducateurs, etc. y ont aussi été initiés, ce qui a favorisé la dynamique en faveur de l’inclusion scolaire en Russie.
Des résultats très positifs
L’heure est aujourd’hui au bilan qui s’avère très positif. Sur 51 enfants accompagnés, 34 ont été scolarisés après la première année de préparation ; 17 ont eu besoin d’une deuxième année en raison de la complexité de leur handicap. Grâce au Makaton, les enfants ont pu aussi développer leur communication avec leur entourage. « Mon fils de 13 ans est polyhandicapé. Avant d’apprendre la méthode Makaton, je croyais qu’il ne comprenait rien de ce que je lui disais. Mais maintenant tout a changé. Il répète les gestes, il peut me répondre et il peut demander quelque chose. Ça m’a permis de changer complétement mon regard sur lui. Notre vie de famille a changé. Nous pouvons enfin communiquer avec notre fils » témoigne la mère d’un enfant intégré au programme. De plus, des centaines d’enfants en situation de handicap bénéficient du projet indirectement. Par ailleurs, plus de 1 800 professionnels ont bénéficié de formations, consultations et conférences sur l’inclusion des enfants en situation de handicap. Citons, par exemple parmi eux, près de 400 collaborateurs de 6 musées de Moscou. Réjouissant aussi : le travail effectué pendant les deux années du projet a permis de faire évoluer le regard des professionnels, des parents et des autres enfants sur l’éducation inclusive. La possibilité offerte aux enfants porteurs de handicap de participer à des colonies de vacances, des visites de musées et à d’autres activités extra-scolaires communes à tous les enfants permet aussi à leurs familles de se sentir enfin mieux intégrées. Le projet a démontré qu’il est primordial d’agir en même temps dans plusieurs domaines pour obtenir une scolarisation et une inclusion plus globale pour les enfants en situation de handicap.