Dans plusieurs pays d’Amérique latine, la précarité alimentaire touche des milliers d’enfants et leurs familles. Face aux crises économiques qui perdurent, aux fortes inégalités sociales et à la fragilité des systèmes de protection, le BICE et ses partenaires locaux se mobilisent pour améliorer durablement les conditions de vie des populations les plus vulnérables. Focus sur trois projets menés en Colombie, au Pérou et en Bolivie, qui placent l’alimentation, la solidarité et l’éducation au cœur de leur action.
Colombie : un projet pour nourrir l’espérance
En Colombie, les enfants et adolescents issus de quartiers défavorisés, souvent livrés à eux-mêmes, sont confrontés à la déscolarisation, à la violence et à la pauvreté. Depuis plus de 30 ans, les Religieux Tertiaires Capucins (RTC), partenaires du BICE, s’investissent dans leur protection et leur accompagnement à Bogota et dans ses environs.
De novembre 2025 à mai 2026, le projet intitulé « Noël et Pâques Amigoniens1 » propose une réponse concrète à la détresse sociale et affective vécue par ces enfants. Son objectif est d’offrir un espace d’unité familiale, de convivialité, de paix, tout en favorisant l’inclusion sociale et le développement personnel des enfants. Il soutient également la réinsertion des jeunes en conflit avec la loi grâce à une approche éducative et communautaire.
Les bénéficiaires
- 1 020 enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans
- 80 jeunes en réinsertion sociale
- 200 adultes
- 1 100 familles bénéficiaires indirectes
Les actions mises en place
Pour ce faire, plusieurs actions autour du partage des valeurs de Noël et de Pâques, de distributions alimentaires et de moments festifs sont organisées. Parmi elles :
- 8 journées éducatives permettant aux enfants de développer leur créativité et leur sens de la collaboration à travers des activités telles que l’écriture de lettres au Père Noël, la réflexion sur la signification de la crèche et l’utilisation d’un agenda thérapeutique.
- 4 journées de solidarité communautaire animées par des adolescents en réinsertion, qui partageront des produits de l’école-boulangerie Bethléem qui les accueillent dans le cadre de leur formation.
- 16 journées de convivialité (8 à Noël, 8 à Pâques) offriront aux enfants des espaces ludiques, de réflexion et de partage, ponctués par la remise de cadeaux.
Pérou : une solidarité active et durable
À la périphérie d’Arequipa, au Pérou, de nombreuses familles vivent dans des bidonvilles sans accès à l’eau potable, à l’électricité ou à des services de santé de base. Le tissu communautaire est affaibli par la pauvreté, l’insécurité et l’absence d’infrastructures éducatives ou culturelles. Dans ce contexte, l’organisation OPA Niños Libres agit pour créer du lien social et répondre aux besoins urgents des familles les plus vulnérables.
Le projet « Noël qui embrasse et transforme », mis en œuvre de décembre 2025 à mars 2026, cherche à garantir l’accès à une alimentation de base, à renforcer les liens communautaires à travers un ensemble d’activités solidaires et récréatives inspirées de l’esprit de Noël. Et à encourager l’autogestion locale afin d’assurer la continuité des actions d’entraide tout au long de l’année.
Les bénéficiaires
- 80 familles recevant des paniers alimentaires
- 320 familles bénéficiaires de l’équipement de quatre soupes populaires
- 300 enfants participant aux activités récréatives
- 616 adultes concernés par les actions collectives
Les actions mises en place
Suite à un diagnostic participatif visant à identifier les familles particulièrement vulnérables et leurs besoins, plusieurs actions seront déployées. Parmi elles :
- La distribution de paniers alimentaires.
- L’achat du matériel nécessaire au fonctionnement durable de quatre soupes populaires.
- Des activités culturelles et récréatives, notamment des journées de Noël avec du théâtre, des jeux et la distribution de chocolat chaud.
- Des formations à la gestion des soupes populaires pour renforcer l’autonomie des communautés.
Bolivie : lutter contre le décrochage scolaire par la nutrition
La Bolivie traverse une grave crise économique, la plus importante depuis 40 ans. La hausse du coût de la vie, les pénuries de carburant et les difficultés d’importation ont aggravé la situation des familles, en particulier à Cochabamba. Ces conditions poussent de nombreux enfants à quitter l’école pour travailler, ce qui a des conséquences dramatiques sur leur avenir.
Intitulé « La sécurité alimentaire garantit une meilleure santé, l’élimination du décrochage scolaire et du travail des enfants », ce projet se déroulera du 15 décembre 2025 au 15 juin 2026 sous la coordination de la fondation Bolivia Digna, partenaire du BICE. Il vise à garantir aux enfants un déjeuner nutritif quotidien, à favoriser leur maintien à l’école et à prévenir le travail infantile. Le projet prévoit également de fournir du matériel scolaire et de sensibiliser les enfants et la communauté à l’importance d’une alimentation saine.
Bénéficiaires
- 60 enfants (filles et garçons âgés de 3 à 17 ans)
- 50 familles bénéficiaires indirectes
Les actions mises en place
- Chaque jour, la cantine solidaire fournit 60 repas, préparés par des mères de la communauté formées à la nutrition et à l’hygiène. L’accès au service est conditionné par l’engagement des familles à maintenir leurs enfants à l’école.
- Un accompagnement éducatif est proposé chaque après-midi, avec la distribution de fournitures scolaires adaptées pour soutenir la réussite scolaire des enfants.
- Un livre sans texte (silent book) est réalisé avec la participation des enfants, illustrant leur vision du droit à l’alimentation et mettant en lumière les bienfaits concrets de la cantine dans leur vie quotidienne.
Quand la solidarité devient un moteur collectif
Ces trois projets démontrent combien les initiatives locales, portées par des associations ancrées dans les réalités locales, peuvent transformer des vies. En combinant aide alimentaire, soutien éducatif et création de liens communautaires, elles participent activement à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion en Amérique latine. Ces actions montrent qu’un avenir plus juste est possible, dès lors que la solidarité devient un moteur collectif.
[1] En référence à Luis Amigó (1854-1934), fondateur de la congrégation.
