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AAWAAJ organise une aide alimentaire au Népal
Prashant Olli et ses parents lors d'une distribution alimentaire.
Publié le

Népal – « Nous craignons un recul important des droits de l’enfant »

Au Népal, où le BICE et son partenaire local AAWAAJ fournissent une aide alimentaire d’urgence à une trentaine de familles, la crise économique engendrée par la crise sanitaire fait des ravages.

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« Au Népal, la situation est loin de s’améliorer, confie un éducateur de notre partenaire local AAWAAJ. On recense depuis quelques jours davantage de cas symptomatiques ; le nombre de patients qui développent des formes graves a augmenté. Les experts de la santé publique craignent que le virus ne se propage rapidement et devienne incontrôlable. Ce serait une catastrophe étant donné nos capacités hospitalières limitées. »

Dans ce contexte tendu, les vols internationaux restent suspendus jusqu’au 1er septembre. Tout comme les transports en commun terrestres et aériens interrégionaux. Le gouvernement a également annoncé que les frontières terrestres resteraient fermées jusqu’au 16 septembre. « Notre voisin l’Inde a déjà plus de 3,3 millions de cas et 61 000 morts. C’est dramatique. Et très inquiétant. »

Des populations très vulnérables

Mais la crise sanitaire n’est pas le seul fléau. Dans ce pays, l’un des plus pauvres au monde, la crise économique provoquée par la Covid-19 fait des ravages. « Avec le ralentissement soudain des activités économiques, la population s’est appauvrie. Les travailleurs non qualifiés, les Népalais de l’étranger de retour au pays ou encore les travailleurs journaliers sont particulièrement vulnérables. Certains ont perdu leur travail, d’autres ne peuvent plus exercer leur activité du fait du confinement ou des mesures restrictives. Ayant pour la plupart peu d’économies, ils ne peuvent plus nourrir leurs familles. »

C’est le cas des parents de Prashant Olli, un garçon scolarisé dans l’école Baluddhar de Kapan près de Katmandou et accompagné par notre partenaire AAWAAJ. Aveugles tous les deux, ils collectent habituellement de l’argent en chantant dans la rue. Depuis le début de la crise sanitaire, impossible pour eux de mener cette activité. Impossible pour eux de nourrir leurs trois enfants. « Nous les aidons, avec le soutien du BICE, en leur distribuant depuis début mai des produits alimentaires et d’hygiène. Nous accompagnons ainsi une trentaine de familles particulièrement vulnérables (lire l’article publié le 7 juillet). »

Malnutrition, inégalité dans l’accès à l’éducation, travail des enfants…

Côté éducation, les écoles fermées depuis plusieurs mois devraient rouvrir début septembre. Une enquête récente a en effet montré que, malgré la volonté du gouvernement de mettre en place l’enseignement à distance, seuls 29% des étudiants y auraient accès. Et moins de la moitié l’emploierait régulièrement. « La fermeture des écoles a provoqué un recul important dans l’accès à l’éducation et a accru les inégalités. Autre inquiétude liée à la fermeture des écoles et à l’effondrement économique du pays : l’augmentation de la malnutrition, ainsi que du taux de mortalité infantile, souligne notre partenaire. Enfin, nous redoutons que cette situation entraîne une forte augmentation des mariages d’enfants, du travail des enfants ou encore de la traite des enfants. Il est donc essentiel dans ce contexte très difficile de rester vigilants. »

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