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Projet Puerto Piray : l’heure du bilan

Adriana Bardarampe est éducatrice et psychopédagogue. Depuis 2011, elle collabore dans le cadre du projet Puerto Piray. A l’heure où les Centres d’Education Populaire (CEP) deviennent autonomes, elle dresse un bilan de ce qui a été accompli.

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Adriana : J’accompagne le projet Puerto Piray depuis de nombreuses années, mais me suis plus particulièrement impliquée à partir de 2011, quand le BICE et la fondation Jean-François Peterbroeck lui ont apporté un soutien technique et financier. J’ai alors intégré l’équipe d’appui pédagogique et de coordination pour gérer les équipes locales et développer le projet.

Quels ont été les grandes avancées et les principaux obstacles rencontrés ?

A la base, l’action des Centres d’Education Populaire repose sur 3 lignes directrices :

  • créer un environnement protecteur pour l’enfant en commençant par faciliter son accès à l’éducation,
  • favoriser le développement de sa sécurité alimentaire,
  • fortifier les liens au sein de la communauté.

Au quotidien, les quatre CEP actuels de Puerto Piray veillent sur les enfants en situation de vulnérabilité et forment les jeunes de la communauté à devenir eux-mêmes éducateurs.

Au fil des années, l’équipe locale d’accompagnement s’est fortifiée. Aujourd’hui, les CEP ne reposent plus uniquement sur les sœurs de la congrégation. De nouvelles compétences, grâce aux formations dispensées et à l’arrivée de nouvelles recrues, sont venues enrichir les équipes.
Cela nous a permis de soutenir les activités autour des trois piliers fondateurs, mais aussi d’explorer de nouvelles pistes de développement : mise en place d’activités entrepreneuriales avec les mamans et les familles, accent porté sur les droits de l’enfant, l’éducation populaire et la participation…

Quel a été l’apport du BICE dans le projet Puerto Piray ?

L’apport du BICE a été particulièrement important. Bien sûr, en termes de moyens avec la Fondation Jean-François Peterbroeck qui a financé la formation des éducateurs, l’achat de matériel, la distribution de goûters aux enfants… Mais, plus encore, en termes d’impulsion et d’apport technique. Le BICE nous a incités à réfléchir de façon permanente et systématique à l’action que nous menions. Il nous a appris à formaliser, systématiser, évaluer ce que nous faisions. Nous n’agissons plus uniquement en réponse à des besoins, nous veillons à construire des instruments propres aux lieux et aux situations. Et c’est un apprentissage constant.

Quel futur pour le projet Puerto Piray ?

Les CEP fonctionnent grâce aux subventions des congrégations locales. Nous allons donc continuer sur les mêmes activités, le même rythme, les mêmes objectifs et façons de travailler. Nous avons ainsi ouvert deux nouvelles activités entrepreneuriales de développement local dans les centres. Elles assureront un apport financier à la fois aux centres et aux familles. Nous sommes également en lien avec une université de la région, l’université d’Eldorado. Les centres pourraientainsi devenir des lieux de pratiques pour les futurs professionnels de l’enfance et de la santé.
Notre plus grand défi : continuer à soutenir les équipes locales, les former. Et les motiver afin que leur bonne volonté ne faiblisse pas et qu’elles soient en mesure de pérenniser les centres.

Un dernier mot sur les journées sur l’éducation populaires à Puerto Piray ?

Ces journées se sont déroulées du 29 septembre au 2 octobre 2017, à l’occasion de la Fête de la fleur, qui est une très belle fête populaire dans la région. Les équipes locales ont, à cette occasion, tenu un stand pour mieux faire connaître nos activités et présenter l’ouvrage Education populaire et résilience, qui synthétise notre action sur les dernières années. Les élèves de l’université d’Eldorado (étudiants en nutrition, santé, …) ont également pu découvrir le livre lors d’une conférence. C’était une très belle reconnaissance du travail accompli dans les centres et un vrai moment d’échanges et de partage.

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