Séminaire abus sexuel à Tbilissi en forme de bilan
Après 3 années de programme, les 3 jours du Séminaire Abus sexuel à Tbilissi avaient un double objectif : retrouver les experts qui avaient accompagné les différents projets et permettre aux partenaires d’échanger sur leurs expériences et dresser un premier bilan.
C’est ainsi que sont intervenus successivement Martine Nisse, thérapeute, spécialisée dans l’assistance aux victimes d’abus sexuels, le Dr Jean-Marc Ben Kemoun, psychiatre expert auprès de la cour d’appel de Versailles et Francesca Giordano, pédopsychiatre de l’Université Catholique du Sacré Cœur de Milan. La première a rappelé les conséquences catastrophiques de l’inceste sur un enfant, qui perd tout à la fois l’estime de soi et la confiance dans les êtres qu’il aime, ainsi que la nécessité d’une prise en charge thérapeutique adaptée. Le Dr Ben Kemoun a présenté les pratiques d’audition bienveillante pour les enfants victimes, mises en place en France et au Canada. Enfin, Francesca Giordano est revenue sur les principes de la recherche sur la résilience assistée.
Comme en écho, les partenaires se sont ensuite tour à tour exprimés sur les réalisations les plus marquantes dans leur pays, tant en termes de prévention, d’audition que de thérapie.
- En Russie, Initiative Civique a mené des campagnes de prévention sous forme de vaccination à la Bientraitance, selon une pratique déjà testée et éprouvée par des partenaires en Amérique Latine.
- En Arménie, Arevamanuk a travaillé avec les forces de l’ordre locales pour développer de nouvelles pratiques d’audition adaptées aux enfants.
- En Lituanie, le Children Support Center a œuvré de concert avec l’Université Catholique de Milan pour mettre au point des outils d’aide à la résilience pour les enfants victimes de maltraitance.
De très belles avancées grâce au plaidoyer en Géorgie
Le Séminaire Abus sexuel à Tbilissi a également mis l’accent sur les résultats très encourageants du plaidoyer en faveur des enfants victimes d’abus en Géorgie. Au niveau du plaidoyer national, Public Health Foundation a organisé des rencontres bilatérales ou en coalition avec l’agence sociale de Géorgie, le ministère de la Justice et les ombudsmen.(¹) Au niveau du plaidoyer international, le BICE a pris la parole sur le sujet au Conseil des Nations Unies des Droits de l’homme.
Ces efforts conjugués ont abouti à l’évolution du code de la justice juvénile en Géorgie (Justice Juvenile Code). Les enfants victimes d’abus ou d’exploitation sexuels peuvent par exemple être aujourd’hui filmés ou enregistrés lors de leur déposition afin d’éviter un second témoignage devant la cour. La loi leur garantit désormais un accompagnement multidisciplinaire dans les plus bref délais, ainsi qu’un traitement individualisé de leur cas.