Inde
La dévastation causée par la covid-19 a été très importante en Inde. Dans la région du Karnataka, où notre partenaire agit, les activités économiques – commerces, industrie de la soie, restaurants, transports privés, etc. – peinent à reprendre. Et les emplois réguliers sont difficiles à trouver. Les personnes économiquement pauvres, celles qui dépendent de revenus journaliers, souffrent particulièrement de cette situation… Qui s’installe dans le temps. La baisse des activités économiques entraîne en effet une chute de leurs ressources.
Les parents de 150 enfants accompagnés dans la création de micro-entreprises
Dans ce contexte, le BICE et son partenaire Aina Trust soutiennent les parents en situation de vulnérabilité de 150 enfants. Ils les aident dans la création de micro-entreprises (vente de légumes et autres produits alimentaires, fourniture d’eau purifiée…). Ces familles vivent dans les villes rurales de Sidlaghatta et Chikkaballapur où Aina Trust développe depuis 2003 des crèches communautaires.
« En soutenant sur le plan financier et logistique, et par le biais de formations, la création d’une activité génératrice de revenus pour les parents de 150 enfants que nous accueillons dans l’une de nos crèches, nous nous assurons que ces familles retrouvent, de manière durable, leur autonomie financière et accèdent à une certaine stabilité alimentaire. C’est essentiel pour le développement des enfants. Un médecin travaille d’ailleurs avec nous afin de s’assurer que les enfants bénéficient d’un apport nutritionnel suffisant », explique Aina Trust.
Leurs enfants accueillis en crèches communautaires
Accueillis en crèches communautaires, les 150 enfants peuvent profiter tout au long de la journée de jeux collectifs, de jeux de construction et d’apprentissage, de lectures, etc.
Ce projet, qui a débuté en janvier 2022, se terminera en juin 2023. Il prévoit également de favoriser les possibilités d’épargne des bénéficiaires afin qu’ils soient mieux préparés à affronter de nouvelles crises.
Kirghizstan
Au Kirghizstan, 40% des enfants travailleraient, notamment dans le secteur informel*, selon notre partenaire local, Bir Duino. Une situation inquiétante que la pandémie de covid-19 n’a fait qu’aggraver. « Les enfants travaillent comme chargeurs dans les centres commerciaux. On les retrouve aussi sur les chantiers de construction, dans les décharges d’ordures, dans les ateliers d’usine ou encore dans les zones rurales où ils sont engagés dans divers travaux agricoles lourds. Leurs conditions de travail sont souvent difficiles, sans sécurité sociale. Ces enfants, dont la plupart ne vont plus à l’école, sont issus de familles vulnérables qui ont vu leurs maigres ressources fondre avec la crise », précise notre partenaire.
120 adolescents et 120 parents de familles monoparentales formés
Dans ce contexte, le BICE et Bir Duino souhaitent fournir aux jeunes, à partir de 14 ans, les compétences de base d’un métier, recherché actuellement sur le marché du travail. Ainsi que des notions de droit du travail. Le projet de 12 mois commence en janvier 2022 dans les bidonvilles de la capitale, Bishkek, peuplés en majorité par des migrants internes. Il est aussi ouvert aux parents isolés et notamment aux mères vivant seules avec leurs enfants.
Ainsi, en un an, 120 adolescents et adolescentes de 14 ans et plus sont formés. Ainsi que 120 parents de familles monoparentales.
Les formations, données dans l’une des écoles professionnelles de Bishkek, s’organisent en plusieurs modules de courte durée : apprentissage du métier choisi, bases de l’entrepreneuriat et des affaires, protection du travail, législation du travail concernant les enfants, sensibilisation à l’écologie, technologie numérique et promotion des biens et services via les outils numériques dont les réseaux sociaux. Les métiers proposés sont variés : cuisine, confection de vêtements, fabrication de souvenirs, bijouterie et fabrication artisanale, fabrication d’articles en cuir, fabrication d’articles en bois, manucure et pédicure, formation de coiffeur.
Une aide alimentaire fournie les premiers mois aux familles les plus démunies
« Nous avons choisi des professions recherchées et dont les bases peuvent se pratiquer rapidement afin que les bénéficiaires aient vite un retour sur investissement et retrouvent leur autonomie financière. Le projet prévoit de les aider sur le plan matériel à lancer leur activité. Les familles les plus démunies reçoivent aussi une aide alimentaire les premiers mois et des distributions de vêtements et de matériels pédagogiques et didactiques pour les enfants sont organisées », précise notre partenaire.
Parallèlement, les bénéficiaires qui le souhaitent peuvent accéder à des consultations du psychologue du projet. Et les parents sont sensibilisés à la parentalité positive. 60 familles s’engagent ainsi à ne plus employer de punition physique, à contrôler régulièrement la fréquentation scolaire de leurs enfants et à consacrer au moins 20 minutes par jour à jouer et à communiquer avec eux.
Liban
La guerre en Syrie, qui a débuté en 2011, a généré une crise sociale, politique, économique et humanitaire au Moyen-Orient impliquant, outre la Syrie, les pays qui ont accueilli les réfugiés du conflit. Un million et demi de Syriens fuyant le conflit se sont installés au Liban. Dans des conditions difficiles.
Des conditions de vie précaires pour de nombreux réfugiés syriens
« Les écoles, les hôpitaux, les services d’approvisionnement en eau et en électricité, la collecte des ordures et la gestion des eaux usées ont rapidement atteint les limites de leurs capacités. Des milliers de familles syriennes vivent dans des logements surpeuplés. Un tiers des familles qui font appel aux services de Fratelli habitent dans des “abris”, des bâtiments semi-abandonnés, où les conditions de logement sont très précaires », explique l’un de nos partenaires au Liban.
Dans ce contexte, les familles de réfugiés peinent à trouver du travail. La pauvreté s’installe. « On observe également le recours fréquent à la violence, en particulier contre les femmes et les enfants, au mariage précoce ou encore au travail des enfants. De nombreux jeunes ne vont pas à l’école. »
La population libanaise touchée par une grave crise économique
La pauvreté, le chômage touchent aussi la population libanaise écrasée par une grave crise économique depuis octobre 2019. Avec la dévaluation de la livre libanaise, la population a vu son épargne diminuer drastiquement. Et les prix des denrées alimentaires fortement augmentés (jusqu’à 60 %). Le Liban importe en effet 80 % de sa consommation. Selon la Banque mondiale, la moitié de la population libanaise vivait sous le seuil de pauvreté début 2020. Une situation dramatique aggravée par l’instabilité politique et la pandémie.
Former les éducateurs à la résilience pour améliorer l’accompagnement des enfants fragilisés par les crises
L’association Fratelli (née de la réunion des congrégations Maristes et La Salle), partenaire du BICE au Liban, offre depuis 2014 un accueil et une éducation de qualité aux enfants et adolescents issus de familles vulnérables, réfugiées ou libanaises. Dans le cadre d’un projet de cinq mois (août-décembre 2022), le BICE propose de former à la résilience 35 éducateurs et travailleurs sociaux de l’association Fratelli. Et ce, afin qu’ils améliorent leurs compétences en matière d’accompagnement d’enfants et adolescents fragilisés par les crises.
Cette formation, dispensée par l’université catholique de Milan, leur permet donc de favoriser la résilience des jeunes vulnérables. Environ 8 000, âgés entre 3 et 17 ans (dont 1000 réfugiés). De plus, les personnes formées étant des membres clés du personnel des institutions maristes et lasalliens, un effet multiplicateur sera assuré. Ils s’engagent en effet à transmettre leurs nouvelles compétences à leurs pairs.
Parallèlement, le projet prévoit la distribution de produits de première nécessité (nourriture, hygiène). Ainsi que de vêtements aux enfants vivant en situation d’extrême pauvreté.