L’objectif était d’interroger des enfants victimes d’abus ou d’exploitation sexuels, dans des pays où ces études sont rarement menées, pour mieux comprendre ce qui peut favoriser leur résilience. Stefan Vanistendael, chercheur au BICE et spécialiste de la résilience, a mené à bien avec trois co-auteurs ce projet novateur, aux résultats riches en enseignements. Nous vous proposons de la découvrir.
Une étude sur l’abus sexuel où les enfants ont pu s’exprimer directement
L’abus et l’exploitation sexuels sont des fléaux qui ravagent des millions de jeunes vies : les rares chiffres publiés sur le sujet estiment qu’un enfant sur cinq est victime d’abus avant d’atteindre l’âge adulte.
L’intérêt de cette étude était de mieux comprendre ce qui peut prévenir l’abus, ou favoriser la résilience des jeunes victimes. Et ce, particulièrement dans des pays qui n’ont pas toujours les ressources d’accueil et d’accompagnement que les pays occidentaux les plus développés ont mis en place.
En échangeant longuement et personnellement avec 257 enfants concernés de 9 à 20 ans, en Bulgarie, au Népal et en Ethiopie, les équipes de recherche ont pu mettre en évidence des traits communs utiles pour améliorer les programmes dédiés à ce problème intolérable.
Pour mieux prévenir l’abus sexuel, l’importance du contexte social et de l’entourage
Parmi les conclusions de ce rapport, les auteurs soulignent combien la résilience est favorisée, ou au contraire entravée, par l’entourage de l’enfant et par les conditions socio-économiques.
Ce qui peut sembler une banalité doit être pris en compte dans les programmes mis en place dans chaque pays, que ce soit via des politiques publiques ou via d’autres types d’initiatives associatives. Mener des actions de prévention aussi larges que possibles est essentiel.
En parallèle, dans un accompagnement d’enfant victime, il faut englober la totalité du contexte propre à chaque enfant pour lui offrir un soutien approprié : cela inclut notamment la vulnérabilité économique à laquelle il doit ou non faire face.
Une conclusion qui fait écho à toutes les actions menées par le BICE depuis de nombreuses années sur l’abus sexuel, et en parfait accord avec notre nouveau programme de lutte contre ces abus.
