Retrouvez en vidéo le contenu de son intervention auprès de nos partenaires latinos américains. Son sujet : « L’identité de notre engagement auprès des enfants : droits, résilience et spiritualité. »
Comment rendre les enfants heureux
Stefan Vanistendael : En 1987, il y a trente ans de cela, quelques chercheurs norvégiens sur l’enfance discutaient sur un sujet fondamental pour tous ceux qui souhaitent le meilleur pour les enfants. Ce thème se résume en une question très simple : qu’est-ce qui te rend heureux ?
Une question très facile à comprendre mais dont la réponse n’est pas aussi simple. Dans notre vie avec les enfants, dans notre engagement auprès d’eux, cette question peut être une source d’inspiration. Ce peut être une inspiration discrète, présente dans nos actions, dans nos paroles ou dans nos silences. Une inspiration comme une petite boussole, cachée mais pas oubliée.
Comment pouvons-nous contribuer au bonheur des enfants ? Voilà un grand défi, particulièrement avec les enfants qui vivent dans des situations très difficiles. Mais notre réponse à ce défi nous permet de construire ensemble, peu à peu, à grande échelle, une société plus civilisée. Quels peuvent être les fondements de cet engagement ? D’où vient notre inspiration ? D’où vient notre petite boussole ?
Il y a sans doute une multitude de réponses. Mais, à partir de mon expérience de nombreuses années au BICE, dans le cadre de cultures et de continents très différents, je retiens trois inspirations distinctes mais liées entre elles.
Droits, résilience et spiritualité : les trois piliers de notre engagement auprès des enfants
Premièrement : une inspiration normative, un cadre normatif qui permet de voir ce qui est meilleur ou pire. Sans celle-ci, je suis comme un pilote d’avion qui a un avion mais qui ne sait dans quelle direction voler.
Deuxièmement : une dynamique de vie qui permet de voir comment faire les choses, comment apporter notre contribution au bonheur des enfants. Sans celle-ci, je suis comme un pilote qui sait dans quelle direction voler mais qui n’a pas d’avion.
Et troisièmement une spiritualité qui ouvre une perspective plus large sur la vie, qui peut-être nous invite chaque fois, dans chaque situation, à faire un pas de plus. Sans celle-ci, je suis comme un pilote qui a un avion et qui sait dans quelle direction voler, mais qui ne connait que les aspects techniques de son vol, rien de plus. Et qui considère ainsi ses passagers comme des cargaisons qu’il doit transporter et non comme des êtres humains.
Stefan Vanistendael, expert en résilience
Sociologue et démographe, formé aux universités de Louvain néerlandophone et francophone en Belgique, Stefan Vanistendael a été chercheur au Centre d’études de la population et de la famille à Bruxelles (CBGS).
Il est entré au BICE en 1979 où il a occupé différents postes, dont celui de responsable de Recherche et Développement. Ce cadre lui a permis d’approfondir la réflexion sur le concept de la résilience humaine, comme un véritable thème de vie, éclairé par la science, mais considérablement enrichie et nuancée par les expériences d’un grand nombre d’acteurs sur le terrain, au BICE et ailleurs, avec une attention particulière aux processus de résilience chez les enfants et leurs familles.
Cette démarche a spontanément conduit à des réflexions sur les articulations entre la résilience et la spiritualité, ainsi que la résilience et les droits de l’enfant.
Il est l’auteur de plusieurs publications, édités ou non par le BICE: La résilience ou le réalisme de l’espérance, Résilience et spiritualité, Droits de l’enfant et résilience, Le bonheur est toujours possible. Il a contribué à plusieurs ouvrages collectifs sur la résilience. Il a réalisé plus de 120 interventions sur la résilience, dans plus de 20 pays sur 4 continents.