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Au secours des enfants pris dans le conflit malien

 

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Le conflit qui secoue le Nord-Mali depuis de nombreux mois touche des milliers d’enfants.

Le BICE, le BNCE-Mali (Bureau national catholique de l’enfance), Enda-Mali et UNICEF, ont réagi rapidement en mettant sur pied un projet d’aide humanitaire. Interview de Michel Dembélé, coordinateur national du BNCE-Mali.

Depuis janvier 2012, les violents combats qui opposent l’armée loyaliste et les groupes armés dans les régions du Nord-Mali entrainent un déplacement massif de populations. En plus des traumatismes de la guerre et du déplacement, on observe une recrudescence de cas de violence et d’abus sexuels ainsi qu’une forte diminution de la fréquentation scolaire.

Le nouveau projet mis en place a d’ores et déjà démarré : 240 travailleurs sociaux, agents de services techniques et membres des comités régionaux ont ainsi été formés à la protection des enfants en situation d’urgence. Leurs missions sont multiples. Il s’agit d’offrir un soutien psychosocial aux enfants déplacés, mais aussi d’apporter une aide juridique et sanitaire aux victimes d’abus sexuel, de rechercher les familles des enfants qui sont trouvés seuls, et d’alerter contre les dangers des explosifs encore actifs. Près de 25 000 enfants victimes de la crise tant sécuritaire que nutritionnelle vont bénéficier de cet appui.

Michel Dembélé, coordinateur national du BNCE-Mali (Bureau national catholique de l’enfance) en lien très étroit avec le BICE, témoigne pour nous des conséquences du conflit malien sur les enfants. Interview :

Quelle est la situation actuelle dans les zones de crise ?

Les enfants restés dans les zones de guerres sont dans une situation d’extrême vulnérabilité. Certains sont associés aux groupes armés, ils servent d’enfants soldats, d’espions  ou sont utilisés pour transporter les munitions. Beaucoup d’autres sont privés de leurs droits fondamentaux tels que l’éducation, la santé, les jeux et les loisirs, car les écoles sont fermées et les centres de santé manquent de médicaments et de personnel qualifié.
Les enfants et leurs familles vivent dans la plus grande précarité dans les zones de crise et dans les familles d’accueil. Ils souffrent du manque de logement et de nourriture. Certains enfants manifestent déjà des signes de malnutrition et d’autres souffrent de problème de santé.

Quels sont les défis du projet tout juste démarré pour le BNCE/BICE ?

Nous ne travaillons habituellement pas sur des problématiques d’urgence, ce sont les circonstances exceptionnelles qui ont fait aboutir ce projet. Sa réussite renforcera la collaboration et la confiance entre l’UNICEF sur place, le BNCE Mali et le BICE. Aucune ONG n’a encore entamé les recherches et la réunification familiale des enfants déplacés, nous sommes les premiers à le faire.

Peut-on estimer la durée des conflits et les conséquences?

Pour le moment on ne peut pas parler de la fin des conflits et du retour au calme, car les deux tiers du pays restent toujours occupés. Il est encore très difficile d’en estimer la fin car la CEDEAO et le Mali ont des difficultés à s’entendre sur les modalités de déploiement des troupes et parmi la population, certains sont hostiles à l’arrivée des troupes de la CEDEAO sur le sol malien. Les bandits armés maitrisent parfaitement la zone désertique du Nord-Mali. Elle a pour conséquence le déplacement massif des populations, la violation des droits de l’homme, la malnutrition, les maladies. C’est pourquoi on a estimé l’urgence de venir en aide à ces enfants séparés qui sont exposés à toute sorte de dangers. Il est donc très important que ces enfants retrouvent leurs familles.

©HCR/H. Caux

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