Terminé en décembre 2024, le projet Enfance sans violences a accompagné pendant trois ans, en présentiel ou en ligne, plus de 19 000 enfants et adolescents, victimes de violences, à risque de l’être ou issus de milieux vulnérables. Parmi les actions menées en Côte d’Ivoire, en Géorgie, au Pérou et en Ukraine, quatre se sont particulièrement illustrées par leur originalité et leur impact positif sur les enfants, les parents et les communautés. Ces pratiques ont été recensées et détaillées dans un livret (en anglais, espagnol et français) destiné aux professionnels de l’enfance.
Espace résilience en Ukraine
Pour aider les enfants à faire face aux traumatismes causés par la guerre, Women’s Consortium of Ukraine (WCU), soutenu par le BICE, a ouvert un espace résilience à Kiev en juin 2023. Dans ce lieu pensé pour les enfants, des éducateurs et psychologues formés à l’approche résilience les aident à prendre conscience de leurs ressources et à les développer pour mieux gérer leurs émotions, affronter leur quotidien difficile et améliorer ainsi leur bien-être psychologique. Pour ce faire, des ateliers collectifs, avec ou sans les parents, sont organisés. Les résultats y sont encourageants. Les bénéficiaires font preuve d’une confiance en soi renforcée, d’une meilleure capacité à établir des liens sociaux et d’un sentiment de sécurité dans un contexte incertain. Cet espace est le premier du genre en Ukraine.
Lieu d’écoute au Pérou
Dans le quartier défavorisé de Ate dans la périphérie de Lima, un espace d’écoute a été installé au sein d’une école primaire. Les enseignants, formés à l’identification des signes de détresse chez leurs élèves, à l’orientation et au suivi non-thérapeutique, jouent un rôle clé dans ce dispositif. Dès qu’un cas est repéré, ils l’orientent vers des psychologues du Cedapp, partenaire du BICE, présents chaque semaine dans l’établissement. Ces derniers les prennent alors en charge sur le plan thérapeutique. Cette innovation, qui redéfinit le rôle de l’école comme acteur de protection, est d’une grande efficacité notamment grâce à la rapidité d’intervention, primordiale dans l’accompagnement des enfants.
Prévenir dès le plus jeune âge en Géorgie
Dans un contexte culturel où parler ouvertement des violences, et notamment des abus sexuels, reste délicat, Public Health Foundation (PHF) et le BICE ont élaboré un programme de prévention destiné aux enfants de 5 à 10 ans. Sous forme de 11 leçons participatives, les principales règles de sécurité (domestique, routière…) leur sont enseignées. Et parmi elles, les gestes à suivre pour prévenir et signaler toutes formes de violence à leur encontre. Dispensé dans quatre écoles maternelles et primaires à Tbilissi, Batoumi et Zougdidi, ce programme a reçu un accueil positif des enfants. Le travail pédagogique mené auprès des parents, afin de s’assurer de leur adhésion au projet, a permis de surcroît de sensibiliser un plus large public. Notons que l’appropriation du programme par les enseignants qui, une fois formés, sont autonomes pour animer les sessions, est l’un des points forts de cette pratique.
Groupe de parole en Côte d’Ivoire
À Abidjan, notre partenaire Dignité et Droits pour les Enfants en Côte d’Ivoire (DDE-CI) a organisé pour des adolescents ayant été en conflit avec la loi des groupes de parole et de psycho-éducation qui les aident à faire face aux nombreux défis qui les attendent à leur sortie de détention : marginalisation, retour dans une famille confrontée elle-même à la précarité, réinsertion socioprofessionnelle… Un suivi individuel couplé à un accompagnement pour faciliter la relation parent-enfant complètent ce processus. Présentée au tribunal pour enfants d’Abidjan, cette pratique a été reconnue inspirante par les juges des enfants.
Dans la continuité du projet Enfance sans violences, une deuxième phase devrait débuter courant 2025.