La tragédie du centre Hogar Seguro Virgen de la Asunción
En mars 2017, 41 jeunes filles sont décédées, brûlées vives à Hogar Seguro Virgen de la Asunción. C’est un centre d’accueil pour mineurs situé à l’est de la ville de Guatemala. Plusieurs jeunes filles également pensionnaires de ce foyer qui était depuis plusieurs années dénoncé pour ses maltraitances ont été blessées lors de la tragédie.
Le BICE s’est joint à l’indignation de l’Office diocésain pour les droits de l’homme de l’archevêché de Guatemala (ODHAG, membre du BICE), et s’est associé au message de la Conférence des évêques du Guatemala. Ils écrivent : « la mort tragique et les graves dommages subis par tant de jeunes filles qui auraient dû être, dans ce centre, en sécurité, respectées pour trouver l’aide et l’orientation qu’elles n’avaient pas trouvées dans leur famille et dans la société, n’auraient pas dû se produire ». Le BICE et la Conférence épiscopale avaient appelé à des réformes institutionnelles pour mettre fin à l’impunité et à la corruption afin de parvenir à un État de droit qui garantit une justice impartiale et équitable, spécialement pour la protection des plus vulnérables.
Deux ans après la tragédie d’Hogar Seguro Virgen de la Asunción
Deux ans après le drame qui a frappé Hogar Seguro Virgen de la Asunción, une loi a été adoptée en août 2018 pour apporter un soutien financier aux survivantes. Par ailleurs le 8 mars est déclaré Journée de commémoration des victimes de la tragédie.
Toutefois, certains des survivants et des familles des victimes n’ont toujours pas bénéficié de soutien psychologique, juridique et économique adéquat. Le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme basé à Guatemala City a souligné que le Guatemala n’a pas encore mis en œuvre les changements structurels indispensables au système de protection de l’enfance. Le BICE et l’ICCPG ont appelé le gouvernement guatémaltèque à mettre en œuvre les recommandations formulées par le Haut-Commissariat dans son rapport de novembre 2018 sur la tragédie.
La justice pour enfants a besoin de réformes de fond
Comme l’avaient souligné le BICE et l’ICCPG dans leur rapport alternatif au Comité des droits de l’enfant, l’administration de la justice pour enfants est confrontée à la surpopulation carcérale, à l’éloignement des centres de détention des familles et à un recours insuffisant aux mesures alternatives à la privation de liberté.
Dans sa communication orale à la 40e session, le BICE et l’ICCPG ont repris pour leur compte les recommandations du Comité des droits de l’enfant, notamment sur la nécessité pour le Guatemala de :
- Veiller à ce que la détention, en particulier la détention provisoire, soit évitée au maximum.
- Relever l’âge minimal pour le placement en détention. Ne recourir à la détention qu’en dernier ressort et pour une durée aussi courte que possible, en procédant régulièrement à un réexamen visant sa levée.
- Créer des tribunaux pour mineurs dans l’ensemble du pays, en particulier dans les zones rurales et reculées.
- Revoir la législation et les procédures relatives à la justice pour mineurs. Le but est de prévenir le maintien prolongé en détention provisoire des enfants en conflit avec la loi, dans les zones reculées de la ville de Guatemala.
- Promouvoir le recours à des moyens extrajudiciaires pour les enfants accusés d’infractions pénales, tels que la médiation, la déjudiciarisation ou des sanctions non privatives de liberté, comme la liberté surveillée, l’accompagnement psychologique ou les travaux d’intérêt général. Redoubler d’efforts pour mettre en place des peines de substitution.
- Multiplier ses efforts pour réduire le surpeuplement, proposer des programmes socioéducatifs et récréatifs aux enfants en détention et faciliter la réinsertion de ces enfants dans la société.