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Guatemala

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À découvrir ici les actions menées par le BICE et son partenaire dans le cadre du programme Enfance sans barreaux 2.

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Le programme EsB2 a débuté dans un contexte difficile. En effet, le Secrétariat du Bien-être social (SBS), institution publique chargée entre autres du bon déroulement des processus d’insertion et de réintégration sociale et familiale des adolescents en conflit avec la loi pénale (ACL), ne remplit pas ses objectifs en matière de protection. Le personnel en place trop peu nombreux n’a de surcroît pas reçu la formation nécessaire pour une prise en charge adaptée des ACL. Par ailleurs, cet organisme continue d’être guidé par une vision militarisée qui prône la sanction, ignorant ainsi les processus qui permettraient de développer une politique de protection intégrale.

C’est ainsi que le 7 mars 2017, une centaine d’enfants se sont enfuis du foyer de protection de l’enfance Virgen de la Asunción (qui se trouve sous la responsabilité du SBS), dénonçant les actes de maltraitance et les violations de leurs droits qu’ils y avaient subi. Face à cette situation, les autorités publiques ont sollicité l’intervention de la police nationale civile. Et ce, pour rétablir l’ordre au sein du foyer, les autorités publiques ont sollicité l’intervention de la police nationale civile. Garçons et filles ont été séparés et enfermés à clé dans des salles d’étude afin d’éviter qu’ils ne tentent à nouveau de s’enfuir. Après le refus des autorités de les laisser sortir pour aller aux toilettes, elles ont mis le feu à des matelas de sol. En quelques secondes, le foyer a pris feu.

Au total, 42 jeunes filles sur les 56 que les autorités avaient enfermées dans cette salle sont décédées. Certaines à l’hôpital. Au moment de l’incendie, plus de cent agents de police se trouvaient dans le foyer mais ils ont affirmé ne pas avoir reçu l’ordre d’ouvrir la porte, laissant ainsi périr les jeunes filles.

Porteur du projet
Instituto de Estudios Comparados en Ciencias Penales de Guatemala (ICCPG).

Partenaires locaux
-Secrétariat du Bien-être Social (SBS) 
-Bureau du Procureur du Ministère public chargé des adolescents en conflit avec la loi pénale 
-École des sciences de la communication de l’Université San Carlos 
-Centre de détention provisoire pour mineurs 
-Centre de privation de liberté pour mineurs garçons 
-Centre de privation de liberté pour femmes.

Une semaine après cette tragédie, au Centre de privation de liberté pour mineurs garçons, les adolescents se sont révoltés contre la cruauté des sanctions infligées et des actes de maltraitances. Ils ont pris 6 éducateurs en otage dont 4 ont été tués.

Activités mises en place entre janvier 2017 et juin 2018

Résultat 1 : Les acteurs de la justice ont mis en place et/ou renforcé les mesures alternatives à la privation de liberté. En vue d’une déjudiciarisation des litiges impliquant des enfants en conflit avec la loi.

48 formations et ateliers sur la justice réparatrice et l’accompagnement des ECL. Et ce, à destination d’acteurs de la justice, de professionnels du secteur psychosocial et de réseaux de jeunes.

Création de deux outils, les guides Hacia la construcción de un modelo comunitario de atención a adolescentes con sanciones no privativas de libertad et Manual de atención a adolescentes en conflicto con la ley penal con enfoque de resiliencia.

Résultat 2 : Des mesures de substitution à la privation de liberté ont été établies, consolidées et diversifiées. Avec la participation des enfants et en collaboration avec les familles, les communautés et le secteur privé.

2 sessions de trois ateliers “Élaboration de projets de vie”. À destination d’ECL accueillis dans un centre éducatif à Chimaltenango et d’ECL privés de liberté à Guatemala City. Dans les deux cas, une réunion d’information a également été organisée pour les parents. L’objectif étant qu’ils accompagnent leur enfant dans son projet.

Lancement d’1 étude sur l’efficacité des sanctions non privatives de liberté. Ainsi que sur leur impact sur les adolescents, leurs familles et les communautés. Études de cas.

Résultat 3 : Les médias, soucieux d’un traitement plus équitable des ECL, ont mobilisé leurs réseaux. Et sensibilisé le grand public au droit de ces enfants à jouer un rôle constructif dans la société.

Trois sessions de formation sur la justice juvénile et l’importance de ne pas stigmatiser les ECL. Elles étaient organisées à destination d’étudiants et de professionnels de la communication.

Campagne de prévention contre la violence à l’attention des adolescents et des jeunes de Amatitlán, Villa Nueva et Mixco. Et participation de certains jeunes de ces communes aux commissions municipales. Cela afin qu’ils proposent des actions pour réduire la violence urbaine juvénile.

Résultat 4 : Échanges d’expériences et de bonnes pratiques Sud-Sud, et actions de plaidoyer élaborées aux niveaux national, régional et international.

Interventions auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

1 rapport soumis à l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme. 1 autre au Comité des droits de l’enfant de l’ONU. Reprise des préoccupations du BICE et de l’ICCPG dans le rapport de visite in loco de la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

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