Le Kintsugi (« jointure en or » en japonais) ou Kinsukuroi (« réparation en or ») est une méthode japonaise ancestrale de réparation des porcelaines ou céramiques brisées. On utilise pour cela de la laque saupoudrée de poudre d’or.
Ainsi, après la brisure, les morceaux sont patiemment réassemblés pour redonner vie à l’objet. Cette technique permet de sublimer ce qui a été cassé. Au lieu de chercher à cacher les fêlures, elle les met en valeur. Cette manière de réparer nous enseigne qu’un accident de la vie n’est pas forcément synonyme d’échec. Au contraire, il peut être l’occasion d’un renforcement de soi voire d’une véritable renaissance.
Le Kintsugi est ainsi une belle métaphore d’un concept que le BICE défend et met en œuvre avec ses partenaires de terrain : la résilience. La résilience est « la capacité d’une personne à bien se développer en présence de très grandes difficultés » (Stefan Vanistendael). Celles-ci peuvent être issues d’un traumatisme par exemple.
Le Kintsugi, une pratique ancestrale
C’est à la fin de XVe siècle que le Kintsugi serait apparu. Un général japonais aurait renvoyé en Chine un bol de thé chinois endommagé pour le faire réparer. Celui-ci serait revenu mal réparé et les artisans japonais auraient alors cherché un moyen plus esthétique de le remettre en état. Cette pratique relève d’une philosophie qui prend en compte le passé de l’objet, son histoire et donc éventuellement les accidents qu’il a pu connaitre.
Du concept de résilience à la mise en œuvre auprès des enfants
Dès les années 1980, le BICE a travaillé sur ce concept puis a développé avec ses partenaires les formations Tuteurs de résilience pour aider au mieux les enfants traumatisés. Laissons cette belle métaphore du Kintsugi nous rappeler la nécessité d’un autre regard sur ces enfants. Tout en prenant en compte leur histoire, en reconnaissant leurs blessures, il est possible d’identifier les ressources positives, qui les aideront à reconstruire leur vie. Parce que chaque enfant porte en lui l’espérance de la vie à venir.