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Kirghizstan projet avec Bir Duino d'accompagnement de jeunes et familles démunis
© Bir Duino
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Kirghizstan. Bilan du projet mené auprès de familles démunies

Le BICE et son partenaire local, Bir Duino, ont mis en place début 2022 un projet d’un an qui alliait aide humanitaire, insertion professionnelle et soutien psychologique. En voici les principaux résultats.

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Augmentation du prix des denrées alimentaires et des médicaments, diminution des envois de fonds depuis l’étranger, chute du taux de change de la monnaie locale face au dollar, hausse du chômage… La crise économique liée à la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine sont lourdes de conséquences au Kirghizstan. Fin 2022, la Banque mondiale estimait que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté représentait 38 % de la population*. Ce qui renvoie le pays 10 ans en arrière.

« Les prestations de protection sociale sont peu élevées au Kirghizstan. Et le revenu minimum trop faible. Ainsi, nombre de foyers n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Sans oublier que l’allocation mensuelle n’est versée qu’aux familles sans revenu ou ayant des revenus de misère ; laissant de côté des milliers de parents démunis, explique le partenaire local du BICE, Bir Duino. Pour avancer, le pays doit relever plusieurs défis dont la lutte contre la pauvreté, une répartition plus équitable de la croissance économique entre les groupes de population et les régions, la réduction de la dépendance à l’égard des envois de fonds et de l’aide étrangère, ou encore la lutte contre la corruption endémique qui sévit dans le pays. »

Résultats atteints par le projet du BICE et de Bir Duino

Dans ce contexte, le BICE et Bir Duino ont mis en place début 2022 un projet d’un an qui alliait aide humanitaire, insertion professionnelle et soutien psychologique. Il se déployait dans les bidonvilles autour de la capitale. « À Bichkek, les migrants internes représentent environ 35 % de la population, auxquels s’ajoutent des réfugiés, d’Afghanistan principalement. Ils vivent en périphérie dans des zones d’habitations informelles où les conditions de vie sont déplorables. Le fait qu’ils n’aient pas d’adresse officielle rend également plus difficile l’accès aux aides sociales, à la santé et à l’éducation. C’est dans ces zones que nous intervenons. »

Aide alimentaire et distribution de produits d’hygiène et de vêtements

Tout au long du projet, des kits alimentaires et hygiéniques, des vêtements, ont été fournis régulièrement à 110 personnes, dont des mères célibataires, des étudiants orphelins ou en situation de handicap, des enfants de familles migrantes. Ces aides ont été accompagnés d’assistance sociale et d’un travail mené avec les services sociaux.

Formations de courte durée de jeunes et de mamans

87 personnes (47 jeunes et 40 mamans) ont été formées pendant le projet dans le lycée professionnel n°10, dans le cadre d’un accord avec Bir Duino. Et ont trouvé du travail. 32 sont désormais employées comme tailleurs (31 femmes et 1 garçon) et 55 comme cuisiniers (43 jeunes filles et femmes et 12 garçons). « Cette action a permis d’apporter des compétences nouvelles aux participants et d’améliorer leur situation financière. Les résultats sont très encourageants, précise Diana Filatova, chargée du projet au sein du BICE. Cela aide des mamans seules à nourrir leur famille, des jeunes sans qualification à travailler mais aussi de jeunes étudiants à gagner de quoi vivre pour continuer leurs études. »

Soutien à la création de crèches communautaires pour les 3-6 ans

Dix femmes ont reçu le soutien du BICE et de Bir Duino pour ouvrir des espaces d’accueil petite-enfance (3-6 ans). Formées, elles ont ensuite obtenu l’agrément pour ouvrir leurs crèches au sein du bidonville. Nous avons équipé chaque espace d’un four afin qu’elles puissent préparer à manger aux enfants. Des crèches ont également été ouvertes près des ateliers de couture, où jusqu’alors les coutières emmenaient leurs enfants avec elles. Cette initiative recevra un soutien supplémentaire de juillet à octobre 2023.

Appui psychologique et assistance sur le plan social

512 personnes, dont 275 adultes et 237 enfants, ont bénéficié d’un appui social et psychologique par téléphone ou en présentiel. Les adultes ont notamment été accompagnés dans leur rôle de parent avec des séances de sensibilisation à la parentalité responsable. L’objectif étant de diminuer les risques de violences intrafamiliales. Les enfants ont été suivis pour divers troubles. Parmi eux, l’anxiété, la peur d’aller à l’école, la solitude affective… Près de la moitié des enfants accompagnés étaient victimes de maltraitance ou de négligence.

« En plus des consultations psychologiques, nous avons mis en place une plateforme d’échanges entre les enfants sur leur vie. 25 y ont participé, ont raconté un peu de leur histoire, des anecdotes qui les ont touchés… Cela a été très bénéfique », précise Bir Duino. Avant de conclure : « Ce projet est unique car il fournit une assistance ciblée à tous nos bénéficiaires. Nous nous adaptons à chaque situation pour offrir la bonne réponse, que ce soit la formation, la distribution de nourriture, le soutien psychologique, l’accompagnement social ou plusieurs de ces volets. Cette complémentarité et cette adaptabilité ont été efficaces. »   

*en 2020, un quart de la population vivait sous le seuil de pauvreté.

Deux histoires d’enfants accompagnés sur le plan psychologique

Conflits fréquents et coups, insultes et humiliations. Victime de traitements violents de la part de sa mère, Aizhamal, âgée de 14 ans, demande de l’aide courant 2022 à notre partenaire local via la ligne téléphonique d’assistance psychologique. Immédiatement prise en charge, la jeune fille souffre de solitude et d’angoisse. Et fait régulièrement des crises de panique. Sa mère ne nie pas son comportement violent et son addiction à l’alcool. Elle les explique par la difficulté de la vie. « Aizhamal est suivie par notre psychologue ; elle commence à aller mieux. Parallèlement, sa mère reçoit un traitement pour lutter contre son addiction. Nous sommes confiants », explique le partenaire.

Semyon, 15 ans, a commencé à déserter l’école fin 2021-début 2022. Ses parents inquiets sont venus consulter la psychologue de Bir Duino avec leur fils. Cela a permis de révéler les raisons de l’absentéisme de Semyon : retard pris dans plusieurs matières pendant la pandémie de covid-19, anxiété liée à ces difficultés scolaires et au retour à l’apprentissage en présentiel, relations conflictuelles avec un professeur. Plusieurs actions ont été mises en place pour accompagner Semyon : suivi psychologique, soutien scolaire, transfert dans une autre école. Aujourd’hui, Semyon a retrouvé sa place en tant qu’élève et étudie avec succès.

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