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Résilience au Mozambique
Mars 2019, après le passage du cyclone Idai. ©World Vision
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Situation dramatique pour
les enfants au Mozambique

Catastrophes naturelles, insurrections djihadistes, extrême pauvreté… Au Mozambique, le quotidien d’une grande partie de la population est douloureux et angoissant. Le BICE intervient dans ce pays depuis mi-2019 dans le cadre de son programme « Résilience ».

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Myrta Kaulard, la représentante de l’ONU au Mozambique, ne cachait pas son inquiétude, mardi 26 janvier, face à l’ampleur des dégâts causés par la tempête Eloïse dans la zone côtière du centre. Samedi 23 janvier, des pluies torrentielles et des vents violents (jusqu’à 150 km/h) ont en effet détruit des milliers de maisons, dévastées et inondées routes et terres agricoles, et endommagées nombre d’infrastructures publiques dont 76 centres de santé et 400 salles de classe. « Le cyclone a laissé derrière lui plus de 250 000 sinistrés. » Des personnes qui peinaient déjà à se relever des ravages du cyclone Idai.

Frappant violemment la région de Beira en mars 2019, cette tempête avait fait plus de 600 victimes. Et fragilisé 1,8 millions de personnes déjà vulnérables. Le Mozambique est en effet l’un des pays les plus pauvres du monde. 46% de ses habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La malnutrition chronique, susceptible de provoquer des retards de croissance, touche 43% des enfants de moins de 5 ans.

Des attaques djihadistes dans le nord du pays

À cette situation dramatique s’ajoutent les attaques djihadistes au Nord du pays, dans la province de Cabo Delgado*. Cette insurrection djihadiste qui se traduit notamment par l’attaque, le pillage et la destruction de villages dure depuis octobre 2017. Et a déjà fait plus de 500 000 déplacés, selon le Gouvernement.

Face à ce contexte traumatisant et extrêmement angoissant, le BICE accompagne son partenaire, la Congrégation des frères des écoles chrétiennes, sur le plan de la résilience. « Pourquoi, dans un cadre de nécessité extrême, alors qu’il n’y a parfois rien à manger, investir dans un programme « Résilience » ? Parce que répondre aux besoins fondamentaux – ce que font les États, la plupart des ONG – est essentiel mais ne suffit pas ! Le bien-être moral des enfants, leur santé mentale ne doivent pas être oubliés, souligne Veronica Hurtubia, pédagogue auprès de l’Unité de recherche sur la résilience à l’Université catholique du Sacré Cœur de Milan*. Les formations Tuteurs de résilience sont là pour aider les partenaires du BICE à prendre en charge cette partie essentielle. »

Un niveau élevé de stress et de fatigue émotionnelle

Lors des dernières sessions organisées en ligne en décembre, Véronica Hurtubia a ainsi formé 32 nouveaux tuteurs de résilience, originaires de Beira au centre et de Pemba au Nord. Certains enseignent à des enfants de 3-6 ans, d’autres à des 6-18 ans. Certains proposent des activités de soutien scolaire à des enfants éloignés de l’école, d’autres accompagnent sur le plan social des familles déplacées. Ce sont ainsi près de 13 800 enfants et familles qui bénéficient indirectement des outils appris par les travailleurs sociaux et professeurs lors de la formation. « Les participants présentaient pour la plupart un niveau élevé de stress et de fatigue émotionnelle. Le sentiment d’impuissance dans leur travail était fort. Nous nous sommes donc longuement concentrés sur eux et leurs ressources de résilience avant de leur transmettre les clés ou outils pour devenir à leur tour des tuteurs de résilience. »

Un programme qui a été très apprécié. Pour ne citer qu’un participant : « Cette formation a été pour moi comme une lumière, une ouverture qui élargit ma vision de l’aide et de l’espoir. » Un suivi des bénéficiaires et d’autres sessions sont prévus en 2021.

*Cette province a également été touchée par le cyclone Kenneth en avril 2019. Il avait causé la mort de plus de 50 personnes, détruits nombre de maisons et de cultures.

** Le BICE a programmé cette formation animée par Veronica Hurtubia ; une première formation avait déjà été menée en 2019. L’organisation a, elle, été confiée à l’Association mozambicaine des éducateurs lasalliens (AMEL). Très active, cette association a notamment répondu à l’appel de l’évêque de Pemba pour aider les populations défavorisées de la province de Cabo Delgado. Son soutien au diocèse de Pemba se traduit par le soutien éducatif aux enfants et adolescents les plus vulnérables et par la formation à destination d’enseignants.

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