Le BICE et ses partenaires en Afrique, Amérique latine et Europe de l’Est ont une longue expérience en matière de justice juvénile et de lutte contre les violences physiques, sexuelles et psychologiques faites aux enfants. Cette expérience leur a appris l’importance de prendre en charge le plus rapidement et professionnellement possible les enfants victimes ; et celle de réintégrer et réhabiliter ceux qui ont eu maille à partir avec la justice. Concevoir et appliquer pleinement des programmes de prévention adéquats est un autre impératif.
Quatre partenaires bien implantés dans leurs pays
Briser le cycle de la violence et de la délinquance impliquant les enfants est donc l’objectif central de notre programme Enfance sans violences. Celui-ci comporte deux axes majeurs : la prévention des violences et de la délinquance ; et l’accompagnement des enfants victimes et/ou auteurs de violences ou de délinquance. Pour sa mise en oeuvre, le BICE a favorisé une synergie entre quatre de ses partenaires. Des partenaires bien implantés dans leurs pays respectifs que sont la Côte d’Ivoire, le Pérou, l’Ukraine et la Géorgie. Tous étaient déjà impliqués dans nos précédents programmes contre la violence ou pour une justice réparatrice. Soutenu par l’AFD, Enfance sans violences débutera en janvier 2022 pour trois ans.
Prévention, accompagnement et formation pour lutter contre la violence
Pendant cette période, des programmes de prévention seront développés. Enfants et adultes doivent être mieux préparés à identifier, prévenir et signaler les différentes formes de violence et de délinquance. Des actions de sensibilisation et de formation seront ainsi menées dans différents lieux et en ligne. Dans ce nouveau programme, les nouvelles technologies ont une place significative ; à la fois en tant que risque mais aussi outil de prévention. Des parcours de réhabilitation seront élaborés à l’attention des enfants victimes de violence et/ou en conflit avec la loi. Tous bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pluridisciplinaire. Et parce que lutter contre la violence ne peut se faire qu’avec les professionnels (enseignants, personnel judiciaire, psychologues), le programme prévoit un renforcement de leurs compétences.
Un engagement plus fort des États
Nous le savons, la violence à l’encontre des enfants reste très présente au sein des familles et la crise liée à la covid-19 a encore aggravé la situation. Confinements, fermeture des écoles, angoisse de la pandémie, difficultés économiques… ont fait basculer dans la violence de nombreuses familles fragilisées. Plus grave : cette violence reste acceptée dans beaucoup de sociétés. L’un des enjeux du programme sera donc d’obtenir des États, grâce à des actions de plaidoyer, qu’ils s’engagent eux-mêmes à renforcer leurs programmes de prévention de la violence, à former des professionnels, et à développer l’accompagnement des enfants victimes et/ou en conflit avec la loi, souvent encore partiel ou largement insuffisant. Car seuls une prise de conscience et un engagement général permettront de mettre fin à cet engrenage de la violence dans lequel sont pris tant d’enfants.