En janvier 2014, le Chili a présenté son rapport sur l’état des droits de l’homme et s’est prêté au processus des questions et recommandations devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Chaque pays membre de l’ONU est régulièrement soumis à ce processus dans le cadre de l’Examen Périodique Universel. C’est la deuxième fois que le Chili se prête à l’exercice.
Plaidoyer du BICE en faveur des droits des enfants au Chili
Grâce à sa bonne connaissance de la situation sur le terrain, le BICE avait soumis un rapport alternatif préalablement à l’examen, rédigé conjointement avec trois autres organisations internationales*, qui a été présenté lors de la pré-session organisée en fin d’année dernière (lire l’article « Les droits de l’homme au Chili bientôt examinés aux Nations Unies »).
Les Etats préoccupés par la protection des droits de l’enfant
L’information des enfants sur leurs droits ainsi que leur accessibilité à la justice ont été soulevés par de nombreux Etats. Ainsi la Pologne, l’Estonie, l’Espagne, le Honduras ont appelé, comme le recommandait le BICE, à la création de l’institution du médiateur pour les enfants. Le Brésil a recommandé d’adopter une loi de protection intégrale des enfants, conformément aux droits garantis par la Convention relative aux droits de l’enfant.
Le Chili a été appelé par le Royaume-Uni, l’Argentine, la République Tchèque, la France et l’Allemagne à lutter contre toutes les formes de discrimination, y compris à l’égard des enfants Mapuche.
13 pays** ont recommandé au Chili d’agir afin de prévenir les abus sexuels contre les enfants et lutter contre la traite des êtres humains.
Des mesures en faveur d’un système éducatif de qualité accessible à tous ont été recommandées par l’Equateur, le Royaume-Uni, le Belarus, l’Indonésie, la Malaisie, Oman, le Portugal, Singapour et le Sri Lanka. La Slovénie et l’Estonie ont recommandé que soit garanti l’accès à l’éducation pour les peuples autochtones et notamment les filles. Enfin, l’Espagne a recommandé que soit assurée la scolarisation des enfants d’immigrants non-régularisés.
L’Egypte, la Moldavie et l’Espagne ont recommandé au Chili d’adopter un système de justice spécialisé pour les mineurs. L’Autriche a encouragé le Chili à mettre en place des mesures de substitution à la détention tandis que la Moldavie a recommandé de développer un système de réinsertion des enfants en conflit avec loi.
Plusieurs Etats ont relayé les inquiétudes du BICE suites aux allégations de violences policières lors des manifestations étudiantes de 2011 mais aussi contre les peuples autochtones. L’Ouzbékistan, le Canada, Cuba, et Chypre ont recommandé que des enquêtes soient menées. La Norvège a recommandé de continuer à traduire en justice les policiers coupables de violations des droits de l’Homme. Le Maroc et le Nicaragua ont demandé au Chili d’organiser des formations aux droits de l’Homme pour les fonctionnaires de police et du pouvoir judiciaire.
Au cours de l’examen, la délégation chilienne a apporté des éléments de réponse aux questions posées et réagi aux recommandations formulées. Le BICE espère que toutes les recommandations seront acceptées par le Chili. Il reste attentif à la mise en œuvre de ces recommandations et mobilise ses partenaires dans ce sens.
* la Fondation Mariste de Solidarité Internationale (FMSI), l’Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice (IIMA) et International Volunteerism Organisation for Women, Education, Development (VIDES International)
** Les Etats-Unis, le Yémen, l’Algérie, la Biélorussie, le Bhoutan, le Guatemala, l’Iran, l’Irak, l’Italie, le Liechtenstein, le Mexique, la Moldavie et la Russie
Pour aller plus loin :
- Soumission conjointe BICE, FMSI, IIMA et VIDES
- Document de synthèse des préoccupations et recommandations
- Rapport EPU Chili, premier cycle
- Rapport EPU Chili, deuxième cycle
- Regarder la vidéo de l’examen du Chili
Photo : Lasalle – BICE