Quels sont les fruits du projet d’éducation informelle pour les enfants des rues en 2014 ?
Carmen Serrano : Avec notre partenaire, les Sœurs de San José Cuneo, nous accueillons depuis 2011 les enfants des quartiers défavorisés de la ville de Puerto Piray (Argentine), dans 6 centres d’éducation populaire.
En 2014, 300 enfants ont été accueillis chaque jour pour des activités d’éducation informelle. Et plus de 150 familles ont été suivies et accompagnées : ateliers parentalité positive, conseils nutritionnels, hygiène de vie et santé…
Cette quatrième année du projet a été marquée par une collaboration plus grande et plus efficace, au service des enfants, entre les écoles publiques où les enfants sont (ou devraient être) scolarisés et les centres d’éducation populaire (CEP) qui les accueillent pour des jeux, ateliers, aide aux devoirs, collation…
Les CEP ne sont donc plus isolés aux marges de la ville. Il est désormais indéniable que l’éducation formelle et informelle se complètent parfaitement, ce qui est un constat de véritable succès. Des équipes pluridisciplinaires effectuent un travail de suivi rapproché auprès des enfants qui en ont le plus besoin.
Comment cela se met-il en place au quotidien ?
Carmen Serrano : Une psychologue, un médecin, une assistante sociale suivent les situations les plus compliquées. Des réunions mensuelles leur permettent de discuter de l’enfant et de sa famille avec les responsables des centres d’éducation populaire, les enseignants et le directeur de l’école.
Pour chaque enfant en grande difficulté, qui vit dans la rue par exemple, le suivi est individualisé. Il est également global puisque cette approche pluridisciplinaire mise en œuvre en 2011 envisage l’enfant dans toutes les dimensions de sa personne, sans oublier néanmoins qu’il est membre d’une famille et d’une communauté.
Quels sont les objectifs du projet pour l’année 2015 ?
Carmen Serrano : Les prochains mois ont pour objectif principal de renforcer le travail en réseau. Les réunions de coordination entre les centres d’éducation populaires, les éducateurs des écoles et l’équipe médico-sociale doivent s’intensifier. Il faut systématiser ces temps de travail pour que les enfants rencontrant des difficultés majeures puissent bénéficier d’un suivi encore plus efficace.
Par ailleurs, les CEP mettent actuellement en place des activités génératrices de revenus afin de renforcer la pérennité des activités pour les enfants. Il pourrait s’agir par exemple de préparer des confitures et fabriquer de petits objets en bois, vendus par les mères de famille et leurs enfants. Ces travaux manuels pourraient constituer une petite source de financement pour ces centres d’éducation populaire.