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Promouvoir la résilience des enfants en Haïti
@V.Hurtubia

2018-2019. Promouvoir la résilience des enfants en Haïti

Meurtri par des années de dictatures et d’instabilité politique et fréquemment ravagé par des catastrophes naturelles, Haïti est l’un des pays les plus pauvres du globe. Les enfants sont parmi les principales victimes de cette situation de précarité extrême.

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Déjà fragilisée par des années de dictature, la population haïtienne continue de subir les conséquences du terrible séisme qui a frappé Port-au-Prince. Plus de 220 000 personnes y avaient trouvé la mort et 300 000 avaient été blessées. Les infrastructures, déjà limitées, avaient également été sérieusement endommagées. On compte ainsi 4000 écoles et plus de 50 structures de santé détruites ou détériorées.

L’instabilité politique qui règne depuis dans le pays n’a pas permis de sortir de la crise. Et les enfants en Haïti sont les premières victimes de ce contexte de pauvreté endémique*. Orphelins ou issus de familles défavorisées, ils doivent travailler pour assurer leur survie. Entre 225 000 et 300 000 enfants travailleraient ainsi comme restavèks (domestiques). Ces enfants ne bénéficient d’aucune rémunération ni d’accès à l’éducation. Ils sont, de plus, bien souvent victimes de violences physiques ou sexuelles.

Le BICE forme des Tuteurs de résilience pour les enfants en Haïti

C’est la première fois que le BICE intervient dans ce pays. Et ce, dans une perspective de travail sur la durée. Pour se faire, il s’est associé avec la Fondation Mariste pour la Solidarité Internationale et La Salle Solidarité Internationale. Sa volonté est d’assurer des formations Tuteurs de résilience afin d’améliorer l’accompagnement des enfants en situation de traumatisme. Organisées en partenariat avec l’Université catholique du Sacré Cœur de Milan, elles sont destinées aux professeurs, aux coordinateurs des écoles et autres acteurs communautaires.

En 2018, trois formations ont été organisées à Port-au-Prince, Dame-Marie et Port-de-Paix. Toutes avec un contenu identique. L’objectif ? Sensibiliser les participants au concept de la résilience. Et les aider à mettre en œuvre cette approche auprès des enfants.

Dans une première phase, les participants apprennent à définir la résilience. Cette présentation est particulièrement importante en Haïti. Ici, en effet, le concept de résilience peut vite être amalgamé à celui de « résistance », très ancré dans la culture locale. Les participants apprennent donc à distinguer la résistance « positive », associée à la constance et l’effort, de la résistance « négative »,  forme de négation de la réalité, en tout opposée à la résilience.
Les deux phases suivantes servent à identifier les ressources qu’ont les enfants en Haïti pour s’ouvrir à la résilience. La solidarité, l’humour et surtout la foi en Dieu sont, par exemple, des valeurs ressources très importantes dans la culture locale. Les éducateurs peuvent s’en inspirer pour aider les enfants.
Lors de la quatrième phase, les participants deviennent réellement « Tuteurs de résilience ». Ils se forment aux méthodes et aux outils pour stimuler la résilience chez les enfants.

Un projet qui s’inscrit dans la durée

Suite à cette formation, les professeurs se sont attachés à modifier leur attitude vis-à-vis de leurs élèves. Ils prennent désormais plus en compte leur personnalité, leur histoire et leurs vulnérabilités. Ils évoluent vers un enseignement plus participatif, qui valorise davantage les potentialités de l’enfant. Cette mise en application de la formation, les difficultés rencontrés et les avantages perçus, ils ont pu les expliquer en juillet-août 2019 lors de la deuxième session. Trente heures de formation qui leur ont permis d’approfondir les concepts étudiés, tout en travaillant encore davantage la mise en pratique (ateliers, jeux, techniques pour favoriser la participation..).

Notons également qu’en 2019, un quatrième lieu de formation a été proposé : Jérémie. S’y est déroulé la première formation.

*Haïti se classe 172 sur 187 sur l’indice de développement des pays.

A lire, en complément, un article rédigé en octobre 2019

Haïti : « Mieux accompagner les jeunes générations » 

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