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Tadjikistan autisme
© Iroda
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Tadjikistan. L’histoire de Ravshan, atteint d’autisme

Ravshan est un jeune Tadjik de 23 ans atteint d’un trouble du spectre autistique. Depuis cinq ans, il est accompagné par Iroda, notre partenaire à Douchanbé, la capitale. Découvrez son histoire.

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Ravshan a 23 ans. Atteint d’un trouble du spectre autistique, il a des problèmes importants de mémoire et de langage. Parle lentement et par intermittence. Est plutôt taciturne mais très appliqué. Et a une volonté de fer. Accompagné depuis cinq ans par notre partenaire à Douchanbé au Tadjikistan, Iroda, il a aujourd’hui un emploi et une vie sociale bien remplie. Un soulagement pour sa maman qui a longtemps souffert du manque de soutien institutionnel. Démunie, sans accompagnement adapté.

« Malgré toutes les difficultés qu’il rencontrait, il essayait de bien travailler »

« Lorsqu’enfant, Ravshan a été diagnostiqué autiste, nous avons été foudroyés ; nous n’avions jamais entendu parler de ce trouble auparavant, raconte-t-elle. Les années d’école ont été difficiles pour lui. J’étais très inquiète. Je me souviens d’un jour où il est rentré avec des traces de bottes boueuses sur son costume et des taches de stylo sur sa chemise blanche. Il n’a rien dit. Il ne se plaignait jamais de ses camarades. Et malgré toutes les difficultés qu’il rencontrait, il essayait de bien travailler à l’école. »

À la fin de la 9e année (niveau 3e à peu près), l’administration scolaire explique à sa mère que l’éducation de base est amplement suffisante pour son fils et qu’il vaut mieux qu’il ne vienne plus en classe. Elle réussit tout de même à l’inscrire au lycée professionnel d’hôtellerie et de tourisme de Douchanbé d’où il sort trois ans plus tard avec un diplôme. Mais difficile pour lui de trouver un emploi. C’est là qu’il commence à fréquenter l’association Iroda. « J’ai insisté pour qu’il y aille car je voulais qu’il ait toutes les compétences dont il a besoin dans la vie, notamment sociales. Depuis cinq ans, ça lui apporte beaucoup », précise sa maman.

Employé et formé dans le café social d’Iroda

Ainsi, Ravshan intègre l’association en participant à un cours de pâtisserie tout en travaillant en parallèle dans son café social. Un café dédié à la formation et à l’emploi de personnes en situation de handicap et notamment de jeunes autistes. « Ravshan s’est tout de suite montré consciencieux, appliqué. Il dit se sentir bien quand il prépare un gâteau. Et ça se voit. Ses troubles de la mémoire ne lui permettent pas de retenir les recettes ou certaines techniques, mais il comprend vite les consignes et les exécute avec attention », explique l’un des éducateurs d’Iroda.

Aujourd’hui, Ravshan est un membre actif de l’association. Il participe chaque semaine à divers ateliers : cuisine, informatique, aïkido, danse, peinture. Et travaille toujours quelques heures par semaine au café social, avec neuf autres jeunes « Toutes ces activités lui permettent de développer sa motricité, sa créativité, ainsi que ses capacités relationnelles. Je suis en revanche très inquiète à cause de ses troubles de la mémoire. Chaque matin, je lui demande s’il a pris ses papiers, ses clés, et je lui rappelle le chemin pour se rendre à l’association », précise sa maman.

Programme de parrainage avec des entreprises

Malgré cela, le jeune homme vient de terminer, avec succès, un stage de deux jours par semaine dans un restaurant turc. Il y a épluché et coupé les légumes et, de temps en temps, dressé les tables et pris les commandes. Ce stage était organisé dans le cadre d’un programme de parrainage dans lequel des professionnels de différents secteurs (actuellement sport, restauration, service de nettoyage, théâtre ou encore design graphique) accompagnent des jeunes en situation de handicap. Un programme d’Iroda prometteur. Une belle expérience pour Ravshan. « Ses collègues disent de lui qu’il est travailleur et très attentif. Et son inclusion professionnelle s’est tellement bien passée que le responsable du restaurant prévoit de l’employer comme apprenti auprès du chef cuisinier. Nous sommes très contents », conclut l’éducateur.

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