X
Séance de soutien psychosocial à Guatemala City
Séance de soutien à Guatemala City ©ODHAG

Guatemala. Améliorer la santé mentale des enfants vulnérables

Des millions d’enfants au Guatemala grandissent dans des conditions difficiles – pauvreté, violences, accès limité à l’éducation - qui peuvent affecter leur bien-être mental. Dans ce contexte, l’ODHAG* et le BICE mènent un projet de soutien psychologique d’un an en direction des plus vulnérables.

L’équipe de rédacteurs. Publié le
Soutenir

Les défis liés à l’éducation, la santé et la protection de l’en­fance sont considérables dans ce pays d’Amérique centrale. Les inégalités criantes. Alors que les enfants représentent 38 % de la population, soit plus de 6,5 millions de personnes, 44 % d’entre eux vivent dans la pauvreté, 20,7 % dans l’extrême pauvreté (Encovi 2023).

Selon la Banque mondiale, c’est aussi l’un des pays où le nombre d’années de scolarisation est le plus faible. Entre 2020 et 2023, seuls 51 % des enfants étaient inscrits dans le pre­mier cycle du secondaire, 25 % dans le deuxième. En outre, la violence est omniprésente. Le bureau du procu­reur général de la Nation a enregistré plus de 51 000 cas de violation des droits de l’enfant en 2023, dont 42 % pour maltraitance.

Une jeunesse en détresse

« Une grande partie de la jeunesse au Guatemala vit dans des condi­tions éprouvantes, sans pouvoir se projeter dans un avenir plus serein. Être privé d’une éducation de qua­lité est fortement pénalisant ; cela perpétue le cycle de la pauvreté, ôte tout espoir de changement. Nous l’observons tous les jours, la santé mentale des enfants et adolescents a atteint un niveau préoccupant, explique Carlos Alarcón Novoa, coordinateur à l’ODHAG, partenaire du BICE, très actif dans la défense des droits humains. Historiquement, ce sujet est relégué au second plan au Guatemala. Proposer un accompa­gnement psychologique gratuit et de qualité est donc primordial. »

Parmi les troubles les plus courants chez les jeunes figurent « l’anxiété, les symptômes dépressifs, le manque d’estime de soi, la difficulté à gérer ses émotions ». Des problèmes sou­vent liés à des relations familiales conflictuelles, à des situations de négligence infantile, de violences sous toutes leurs formes et/ou de rejet social. « Nous constatons aussi toujours les séquelles de la pandémie et du confinement. »

Soutien psychologique individuel et collectif

Face à cette réalité, l’ODHAG et le BICE ont mis en place un pro­gramme de prise en charge psycho­logique. En 2025, il est prévu qu’une centaine de jeunes âgés de 5 à 18 ans prennent part à plusieurs ateliers dédiés à la santé mentale, organisés notamment au sein d’établissements scolaires. « À travers ces rencontres qui s’appuient sur des méthodologies ludiques, notre objectif est que les participants assimilent des straté­gies simples pour réguler leur état émotionnel et sachent demander de l’aide si nécessaire. » Un suivi thé­rapeutique individuel est aussi pro­posé par notre partenaire.

« Nous allons par ailleurs rédiger des protocoles d’intervention pour docu­menter et améliorer la prise en charge des enfants dans deux cas spéci­fiques : s’ils ont été victimes d’abus sexuels et s’ils sont confrontés à des idées suicidaires », précise Carlos Alarcón Novoa. Ces outils garanti­ront un suivi rigoureux et adapté à chaque situation. Et pourront être diffusés auprès d’autres structures.

À titre indicatif, 118 € (40 € après réduction fiscale) financent l’accompagnement psychologique de 2 enfants pendant 6 mois.

Formation de parents et enseignants

En parallèle, 50 parents et tuteurs bénéficient d’une formation sur l’éducation responsable. Le soutien à la parentalité est essentiel car il permet de créer un environne­ment bientraitant, propice au déve­loppement intégral des enfants. 50 enseignants apprennent aussi comment mieux gérer les besoins de la petite enfance à travers des méthodes pédagogiques adaptées à cette tranche d’âge. Enfin, une grande campagne de sensibilisation nationale sur la santé mentale est programmée. « Ce sujet ne doit plus être tabou. Il faut que les jeunes osent parler de leurs inquiétudes et souf­frances, osent demander de l’aide. »


* Bureau des droits de l’homme de l’archevêché de Guatemala

Image Enveloppe
Inscrivez-vous à notre newsletter

    et sur...