En Argentine, 6 enfants de moins de 17 ans sur 10, soit 8,2 millions d’enfants, vivent dans la pauvreté. Un chiffre en augmentation ces dernières années en raison des crises successives. Pour ceux qui souffrent d’un handicap, la situation est souvent encore plus précaire. De nombreux parents travaillant dans le secteur informel ne bénéficient pas de protection sociale et n’ont pas les ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins. L’accès aux soins de santé s’avère ainsi limité, voire inexistant. Tout comme celui à une éducation adaptée.
Un soutien inestimable aux familles démunies
Dans ce contexte, les sœurs de San José de Cúneo offrent un soutien inestimable aux familles démunies du district de Florencio de Varela. « Nous avons créé le centre Cre-siendo en 2006 pour répondre à un besoin de la communauté non pris en compte. À l’époque, plusieurs enfants accueillis dans notre école maternelle Hogar Niño Dios présentaient des troubles du développement. Souvent sans que leurs familles ne soient conscientes de la situation. Et aucune structure adaptée et accessible n’existait. Nous avons d’abord mis en place un accompagnement renforcé pour ces enfants au sein de l’établissement mais, au fil du temps, la demande a fortement augmenté. Et il est vite devenu évident qu’une simple école maternelle ne suffisait plus. C’est comme ça que, grâce au soutien financier de la Congrégation, le Centre Cre-siendo a vu le jour », explique l’une des sœurs.
Un parcours de soin personnalisé et gratuit
Aujourd’hui, 56 enfants, porteurs de handicaps moteurs, sensoriels, intellectuels et/ou psychiatriques, bénéficient d’un parcours de soin personnalisé et gratuit. Répartis en trois groupes d’âge allant de la petite enfance à l’adolescence*, ils disposent d’une prise en charge globale et interdisciplinaire alliant l’amélioration de leur qualité de vie à la transmission de divers apprentissages. Des équipements adaptés (fauteuils roulants, matériels orthopédiques…) leur sont fournis si besoin et des séances de kinésiologie, psychopédagogie, ergothérapie… proposées, en complément d’un suivi médical. « Les enfants et adolescents participent aussi à des ateliers créatifs et socio-éducatifs. Cela les aide à accroître leur motricité, à communiquer et à gagner en autonomie. En intervenant dès la petite enfance, nous favorisons leur développement, l’acquisition de compétences, leur bien-être, leur socialisation. »
Un soutien apporté aussi aux parents
Au-delà des enfants, le centre tend la main aux familles afin de les aider à accepter le handicap et à surmonter les difficultés du quotidien. « Certains parents souffrent d’addictions, ont des difficultés de logement, vivent dans l’extrême pauvreté. Nous sommes là pour les écouter et les conseiller. En individuel ou en groupe. Nous parlons également éducation responsable avec eux, bientraitance, dans le but d’éliminer toute forme de violence du foyer. » Des ateliers d’artisanat sont également organisés pour les parents, à des fins thérapeutiques, mais aussi pour aider les familles à se connaître.
Enfin, des réunions d’équipe avec les écoles, dans lesquelles les enfants sont scolarisés, et les centres de santé locaux sont menées. Un travail partenarial qui permet d’accroître la qualité de la prise en charge et de renforcer le tissu social au sein de la communauté.
* 24 enfants de 0 à 5 ans, 26 de 6 à 12, 6 de 13 à 18 ans. 30 filles et 26 garçons.
