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Bénin école
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Bénin. C’est la rentrée au collège pour Sabin

À Akotomey, dans la communauté rurale de Bopa au sud du Bénin, Sabin se prépare pour sa rentrée au collège après avoir été scolarisé à la Maison de l’enfance créée par notre partenaire local Esam il y a une quinzaine d’années.

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Le 20 septembre, 120 élèves des villages alentours, issus de familles défavorisées, devraient reprendre le chemin de l’école. Mais en attendant, et comme avant chaque reprise, les membres d’Esam et les enseignants sillonnent les alentours pour sensibiliser les parents à l’importance de l’éducation.

Proximité et gratuité

« La plupart des parents ne sont pas allés à l’école et beaucoup pensent que c’est une perte de temps. Parmi leurs arguments, il y a le fait que le chômage touche aussi des jeunes qui ont été scolarisés, explique Marcel d’Esam. Nous passons donc du temps à leur expliquer tout ce que l’éducation peut apporter à leurs enfants ; le fait que c’est un droit fondamental ; et qu’avec la Maison de l’enfance, l’école est près de chez eux et gratuite. »

Une chance. Car même si la gratuité de la scolarité a été votée par le gouvernement, cette décision n’est toujours pas appliquée dans les écoles publiques. Un frein pour les familles vulnérables. Ainsi, encore aujourd’hui au Bénin, de nombreux enfants ne sont jamais scolarisés ou quittent l’école très tôt, faute de moyens. Et puis, beaucoup travaillent très jeunes pour soutenir leur famille. « Il est fréquent de voir les enfants aux champs plutôt qu’à l’école », s’alarme Marcel. Pour ne donner qu’un chiffre : en 2015, le taux d’alphabétisation était de 52 %*, quand la moyenne sur le continent africain était de 70 %.

L’exemple de Sabin qui entre cette année au collège

Sabin, aujourd’hui âgé de 14 ans, fait partie des enfants, issus d’une famille en situation de pauvreté et vivant en zone rurale, qui ont bénéficié de la Maison de l’enfance. Abandonné par ses parents à sa naissance, il est depuis élevé par sa grand-mère maternelle Hounsiabè. Pour (sur)vivre, Hounsiabè fabrique des nattes qu’elle vend sur les marchés. « Sa situation est très précaire. Malgré cela, et connaissant l’existence de notre école gratuite, elle n’a cessé d’encourager Sabin à aller en classeEt ça a porté ses fruits. » Scolarisé de ses 6 à 14 ans à Akotomey, il entre cette année au collège de la commune de Bopa. « Nous sommes ravis. C’est un bon élève, curieux, attentif. L’école lui apporte des connaissances et compétences essentielles qui l’aideront à construire sa vie. »

* Notons toutefois que le pays, accompagné par l’ONU, a enregistré ces dernières années une augmentation de ses taux de scolarisation.

Les conséquences de la covid-19

La pandémie de covid-19 a fortement dégradé la situation économique des familles des élèves scolarisés dans la Maison de l’enfance. Impossible pour les vendeurs ambulants et autres travailleurs journaliers de gagner de quoi vivre pendant le confinement. Et la reprise économique est lente. Dans ce contexte, Esam, soutenu par le BICE de décembre 2020 à mai 2021, a apporté une aide financière à 50 familles. Et ce, afin de lutter contre la malnutrition des enfants.

Et puis, 25 parents ont bénéficié d’un soutien pour leurs activités génératrices de revenus. La grand-mère de Sabin par exemple a suivi une formation de deux jours sur la gestion financière, puis sur les techniques agricoles. Elle a également reçu du matériel pour la fabrication de ses nattes (roseaux, fils, etc.). L’objectif ? Permettre à ces familles en situation de pauvreté de retrouver leur autonomie alimentaire et/ou financière.

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