Grâce à l’initiative conjointe du BICE et de l’association Enfants solidaires d’Afrique et du Monde (ESAM), 140 enfants vulnérables bénéficient d’un appui à leur scolarisation dans le village d’Akotomey, situé à 7 km de Bopa*, au sud-ouest du Bénin.
130 élèves du primaire sont ainsi scolarisés à la Maison de l’enfance, une structure éducative créée par ESAM pour offrir un accès à l’éducation aux enfants issus de familles rurales en situation d’extrême pauvreté. En parallèle, 10 élèves, déjà soutenus en primaire et désormais scolarisés au Collège d’enseignement général, sont accompagnés dans leurs études (20 sur les deux années scolaires). Ce projet, qui s’étend de novembre 2024 à décembre 2025**, représente une réponse concrète aux défis majeurs qui entravent la scolarisation des enfants dans cette région.
Un contexte difficile : précarité et travail des enfants
Au Bénin, la crise économique post covid-19, combinée à la hausse des prix des produits de première nécessité due à la guerre en Ukraine, a plongé de nombreuses familles vulnérables dans une pauvreté accrue, voire extrême. Cette précarité a des conséquences directes sur la scolarisation des enfants.
Faute de moyens, de nombreuses familles ne peuvent payer les frais de scolarité, les uniformes ou encore les fournitures scolaires. Ce qui empêche certains élèves de poursuivre l’école. Des enfants sont aussi contraints de travailler, souvent dans des conditions précaires, afin d’aider leurs parents à subvenir aux besoins familiaux. Enfin, nombreux sont ceux qui souffrent de malnutrition, ce qui entrave leur développement, leur capacité de concentration et leur accès à l’éducation.
Autre obstacle à l’effectivité du droit à l’éducation dans la région de Bopa : le déficit d’infrastructures scolaires. Les écoles peu nombreuses sont souvent éloignées des lieux de vie des enfants, rendant les trajets compliqués. De plus, les populations sont très peu sensibilisées sur le droit à l’éducation.
Des actions concrètes pour garantir l’éducation des enfants
Pour réduire les risques d’exploitation, améliorer la réussite scolaire des enfants et leur permettre d’accéder à un avenir plus stable, le BICE et ESAM ont mis en place des solutions concrètes. Quelles sont-elles ?
Une éducation accessible et de qualité
La Maison de l’enfance, créée par ESAM en réponse à l’absence d’écoles publiques dans le secteur, regroupe six niveaux répartis en quatre classes (CI et CP ; CE1 et CE2 ; CM1 ; CM2). Les élèves y bénéficient d’un enseignement dispensé par des enseignants qualifiés ayant au moins trois ans d’expérience. Les cours sont structurés en accord avec le programme national et couvrent le français, les mathématiques, les sciences, l’éducation sociale et artistique.
Un soutien matériel et nutritionnel
Pour réduire les obstacles économiques à la scolarisation, le projet fournit :
- Des uniformes et des kits scolaires à 50 élèves du primaire et 10 du secondaire à chaque rentrée. Cela comprend des manuels, du matériel didactique et des chaussures.
- 20 élèves du secondaire reçoivent un tableau d’étude, une lampe solaire rechargeable (10 par rentrée). Et, pour 15 d’entre eux, un vélo pour faciliter leurs déplacements vers le collège.
- Un petit déjeuner nutritif y est préparé quatre fois par semaine, par des mères bénévoles, afin d’améliorer la concentration et la réussite scolaire des élèves.
Une mobilisation communautaire pour pérenniser l’éducation
Le projet inclut également un travail de sensibilisation des autorités locales afin d’assurer une prise de conscience collective sur le droit à l’éducation. Deux réunions de plaidoyer seront notamment organisées à Bopa et à Cotonou pour obtenir un soutien durable de la mairie de Bopa et du ministère des Enseignements maternel et primaire. Et notamment la prise en charge des salaires des enseignants, aujourd’hui financés en grande partie par le projet. Pour assurer la pérennisation de cette initiative, un engagement conjoint de l’État, des collectivités locales et des acteurs internationaux est en effet indispensable.
Soutenir ce projet, c’est offrir aux enfants bénéficiaires une véritable alternative aux risques d’exploitation. L’éducation devient ainsi un levier puissant pour briser le cycle de la pauvreté et construire un avenir meilleur.
*La commune rurale de Bopa se trouve au sud-est du département du Mono et regroupe 60 villages.
**Ce projet poursuit le travail déjà mené lors de l’initiative précédente (2022-2024).