Le Proche-Orient continue d’être le théâtre de conflits et de crises d’une grande violence. Si le BICE n’intervient pour l’instant pas en Palestine ni en Israël, il renforce sa présence en Syrie et au Liban. Deux pays dans lesquels les conditions de vie sont dramatiques.
Pauvreté, malnutrition, déscolarisation… en Syrie et au Liban
En Syrie, où le conflit dure depuis 13 ans, plus de 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Et près de 9,5 millions de Syriens, soit 44 % de la population, sont en situation d’insécurité alimentaire aigüe. Les enfants sont les premiers à en souffrir. Selon le rapport 2022 de l’OCHA*, 2,4 millions d’enfants manquent de soins médicaux et souffrent de malnutrition. Et 6,4 millions d’enfants ont besoin d’un soutien éducatif, dont environ un demi-million en situation de handicap. Les séismes qui ont frappé la Syrie le 6 février 2023 ont encore aggravé la situation, exacerbant les sentiments d’insécurité et de désespoir.
Au Liban, la crise économique et financière qui frappe le pays depuis fin 2019 a été qualifiée par la Banque mondiale comme l’une des pires au monde depuis 1850. Dévaluations records, taux de chômage alarmant, services sociaux saturés, difficultés d’accès à l’eau… Les habitants, fortement touchés par la pauvreté**, souffrent (plus d’infos dans une interview du responsable du projet Fratelli). Une situation qui entraîne l’augmentation de la déscolarisation des jeunes, du travail des enfants, du mariage précoce…
Les projets soutenus par le BICE en Syrie et au Liban
Au regard de ces conditions de vie éprouvantes et du recul des droits de l’enfant que cela engendre, le BICE a décidé de renforcer ses actions dans cette zone. Nous soutenons ainsi plusieurs projets en 2024, mis en place par des partenaires locaux.
Un minibus socio-éducatif dans les rues d’Alep
En plus de trois centres d’accueil gérés dans les quartiers d’Alep-Est, Pro Terra Sancta dispose d’un minibus de 34 places pour assurer le transport vers les centres et aller à la rencontre des enfants travailleurs, privés d’école. Un espace d’activités hors du commun. Des éducateurs y enseignent les notions de base en mathématiques, lecture et écriture. Un psychologue y propose des ateliers de résilience en groupe et du soutien individuel. Une aide humanitaire y est distribuée. Ce bus a déjà soutenu plus de 400 enfants dans les rues d’Alep.
Accompagnement psychosocial de 440 enfants
Dans le cadre du projet Seeds (graines), les Maristes bleus d’Alep accompagnent sur le plan psychosocial 440 enfants âgés entre 4 et 15 ans durement affectés par les années de guerre. Ainsi que leurs familles. Formés à la résilience appliquée, au soutien psychologique d’urgence, 30 éducateurs travaillent avec les enfants, organisés en trois groupes, et les parents sur les émotions, la confiance en soi et en les autres, la valorisation du dialogue, de l’écoute ou encore de l’amitié. Parents et éducateurs sont aussi sensibilisés à la discipline positive.
Soutien éducatif et résilience au Liban
Avec le projet Fratelli, initiative conjointe des frères des écoles chrétiennes et maristes soutenue par le BICE, 700 enfants, filles et garçons, chrétiens et musulmans, réfugiés et Libanais, bénéficient de cours de remise à niveau dans les matières de base, de soutien scolaire, de séances d’informatique… selon leurs besoins. La socialisation des enfants et leur bien-être sont aussi favorisés lors de diverses activités récréatives et d’ateliers de résilience. Une aide humanitaire est fournie aux familles les plus démunies.
Lutte contre la déscolarisation d’enfants en situation d’extrême pauvreté
Au collège de la Sainte Famille Française à Jounieh, 20 enfants (8-15 ans) issus de familles en grande difficulté financière et fragiles sur le plan psychologique bénéficient d’un appui pour payer le matériel scolaire nécessaire, les transports entre la maison et l’école et les frais de scolarité. Un repas équilibré leur est également fourni chaque jour et des activités extrascolaires sportives proposées les après-midis. 45 autres élèves participent gratuitement à ces séances de sport. L’objectif étant de favoriser leur santé mentale dans un contexte de vie éprouvant.
*Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.
** Selon la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Cesao), mi-2021, 82 % de la population vivant au Liban était considérée comme vivant sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle.
Aujourd’hui encore, le cri de tant de frères et sœurs opprimés parvient au ciel. Posons-nous la question : est-ce qu’il nous parvient à nous aussi ? Nous ébranle-t-il ? Nous émeut-il ? De nombreux facteurs nous éloignent les uns des autres, en bafouant la fraternité qui, à l’origine, nous liait les uns aux autres… Il est temps d’agir, et durant le Carême, agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé… En présence de Dieu, nous devenons des frères et des sœurs, nous percevons les autres avec une intensité nouvelle : au lieu de menaces et d’ennemis, nous trouvons des compagnons et des compagnes de route.
Extraits du Message de Carême du pape François
