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Education Inclusive
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Éducation inclusive : un bilan source d’espoir au Tadjikistan

À Douchanbé au Tadjikistan, le soutien à l’éducation inclusive des enfants en situation de handicap mental a porté ses fruits. Le partenaire local Iroda a largement développé son action pendant les deux ans d’appui pédagogique et financier du BICE. Tour d’horizon.

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219 enfants en situation de handicap mental ont accès à une éducation de qualité et adaptée à leurs besoins dans le cadre de ce projet développé à Douchanbé depuis septembre 2018. Grâce à un important travail de sensibilisation, notre partenaire local Iroda a en effet réussi, au cours de la 2e année du projet, à mobiliser 14 nouvelles écoles publiques ; permettant ainsi à de nombreux enfants d’être scolarisés près de chez eux.

Un plan d’éducation et de développement personnalisé

Désormais, 17 écoles accueillent en classe ordinaire des enfants en situation de handicap mental âgés entre 6 et 18 ans. « Notre objectif est de proposer à chacun un plan d’éducation et de développement adapté à ses capacités. Certains scolarisés en classe ordinaire sont accompagnés d’un assistant de vie scolaire (AVS)*. D’autres bénéficient de cours individuels en complément. Enfin, deux des écoles ont aussi des classes d’adaptation destinées aux enfants porteurs des handicaps les plus lourds. Ils y apprennent comment lire, écrire ou communiquer ; chacun à son rythme et selon son handicap. Et pratiquent des activités artistiques et culinaires. Nous souhaitons favoriser leur épanouissement et qu’ils apprennent les éléments fondamentaux de la vie collective », explique Iroda.

Une meilleure coopération entre les enseignants, les AVS et les parents

Pour ce faire, l’association a également, au cours du projet, amélioré les outils et méthodes de travail mis à disposition des enseignants. Avec, entre autres, l’acquisition de l’équipement thérapeutique et récréatif nécessaire aux classes d’adaptation. La mise en place par l’Institut de formation continue pour les enseignants de Douchanbé d’un module sur l’éducation inclusive participe également à renforcer les compétences des enseignants. Ces derniers ont notamment appris à coopérer davantage avec les assistants de vie scolaire et les parents. Ils reconnaissent désormais l’importance du rôle des parents dans le processus d’inclusion. Et les consultent plus régulièrement.

Des formations proposées aux parents

Iroda a par ailleurs proposé des formations aux parents d’enfants en situation de handicap. Et ce, pour les aider à mieux soutenir leurs enfants dans le processus d’inclusion. 68 parents ont bénéficié de ce soutien. « Ils ont acquis les connaissances mais aussi la confiance nécessaire pour défendre le droit de leurs enfants à l’éducation. Ils ont également appris à mieux accepter leurs propres enfants. Ainsi, ils les socialisent davantage en les emmenant à la piscine, au cinéma… »

Iroda a également mené des actions d’information auprès de plus de 300 parents dont les enfants vivent en internat. L’objectif était de leur faire connaître les alternatives à l’institutionnalisation et, notamment, l’éducation inclusive. Cette action a permis à quatre enfants d’être désinstitutionnalisés et scolarisés dans une école publique.

Changer de regard sur le handicap

Aider le plus grand nombre à changer de regard sur le handicap est en effet l’un des axes forts du projet. Cela passe par l’organisation, au sein des écoles, d’activités communes entre les enfants en situation de handicap et les autres.  Mais aussi par des campagnes radio, télé, réseaux sociaux sur les avantages de l’éducation inclusive. « Nous avons pu constater les premiers changements. Auprès des enfants qui ont appris à inclure leurs pairs en situation de handicap ; des parents qui leur proposent davantage d’activités extrascolaires ; d’établissements de loisirs qui nous ont fait part de leur volonté d’être plus inclusifs ; ou encore auprès des journalistes qui se sont emparés du sujet. » Des avancées essentielles pour ces enfants qui, il n’y a pas si longtemps, étaient encore considérés comme « inéducables » par le système scolaire tadjike hérité de l’Union soviétique.

* Iroda a demandé au ministère de l’Éducation tadjike la reconnaissance officielle du statut d’assistant de vie scolaire (AVS). Sans réponse pour l’instant. Pour pallier cet immobilisme, le partenaire local a déposé une requête auprès du ministère du Travail pour inclure le métier d’AVS dans le registre des métiers officiels. Le ministère y a répondu positivement. Une formation d’AVS de trois mois sera disponible à partir de l’année prochaine dans trois régions du Tadjikistan.

Impact de la Covid-19 sur le projet

Avec la fermeture des écoles et le confinement décidés fin avril par les autorités tadjikes du fait de la pandémie, le partenaire du BICE, Iroda, a favorisé et développé les activités à distance.  « Nous avons payé des forfaits Internet à plusieurs parents pour que leurs enfants continuent à suivre les cours en ligne, explique Iroda. Nous avons également réalisé nos formations pour les parents et enseignants en distanciel. » Quelques actions, telles que la visite des écoles inclusives et la coopération avec les internats, ont dû être interrompues pendant cette période.

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