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Moldavie accueil enfants réfugiés Ukraine
© Regina Pacis
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Moldavie. Les réfugiés ukrainiens accueillis par notre partenaire

Le BICE soutient la fondation Regina Pacis qui accompagne les réfugiés ukrainiens arrivés en nombre en Moldavie depuis fin février. Il soutient plus précisément pendant deux mois, en juillet et en août, les actions menées en direction des enfants.

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Depuis le début de la guerre en Ukraine, la fondation moldave Regina Pacis se mobilise. Elle accueille des réfugiés dans cinq centres temporaires (au nord du pays et dans la capitale). Organise des distributions alimentaires et de produits d’hygiène pour les Ukrainiens hébergés chez des amis, dans une famille d’accueil ou un logement loué par leurs propres moyens. Les informe de la vulnérabilité des personnes migrantes face à des dangers tels que la traite des êtres humains. Et leur donne des clés pour s’en prémunir. Selon l’UNHCR*, plus de 500 000 Ukrainiens ont fui la guerre vers leur voisin la Moldavie, depuis fin février. Un chiffre élevé pour ce pays de 2,5 millions d’habitants, le plus pauvre d’Europe.

600 réfugiés ukrainiens accueillis depuis fin février

« L’afflux de réfugiés a été très important en Moldavie dès le début de la guerre. Jusqu’à mai environ, nos centres d’une capacité d’accueil de 200 personnes étaient sans cesse pleins. Nous avons ainsi hébergé plus de 600 personnes. La plupart en transit ne restaient que quelques jours. Aujourd’hui, nous logeons encore près de 60 personnes. Des mamans avec leurs enfants ou des personnes âgées, présentes depuis déjà plusieurs semaines. Et nous distribuons chaque jour des produits de première nécessité à 250 autres réfugiés », explique Arina, coordinatrice du projet Aide d’urgence au sein de la fondation.

Cette organisation déploie également une équipe mobile comprenant un éducateur, un psychologue et un médiateur culturel pour accompagner ceux qui le souhaitent sur le plan psychologique, mais aussi administratif. « Notre objectif est de faciliter leurs démarches auprès des services moldaves, que ce soit une inscription à l’école, un rendez-vous chez le médecin ou une demande de papiers… Et de les accompagner, sur le plan de la santé mentale, lors de séances de groupe ou de séances individuelles. Beaucoup ont vécu des situations très dures. »

La guerre et la migration forcée, des traumatismes lourds

Les bombardements, la vision de leurs villes détruites, la séparation avec leur père, leur mari ou les anciens de la famille qui ne veulent pas partir, des heures et des heures d’embouteillage pour des mères seules dans leur voiture avec leurs enfants, la fatigue, la peur, la solitude dans un autre pays… « En Ukraine, comme en Moldavie d’ailleurs, la plupart des femmes n’ont pas l’habitude de prendre des décisions ou même de conduire. Ce sont, encore aujourd’hui, les hommes qui décident de beaucoup de choses. Pour toutes ces femmes, migrer seules avec leurs enfants est encore plus complexe et stressant », souligne Arina.

La jeune femme se souvient avoir accueilli une maman épuisée, avec son bébé d’à peine cinq jours. Une fille de 14 ans avec sa maman, totalement perdue, fatiguée et emplie de culpabilité d’avoir laissé ses parents en Ukraine et sa fille ainée partir avec son amoureux en Turquie. Ou encore une Arménienne, avec ses deux enfants, qui fuit la guerre pour la troisième fois de sa vie.

Des activités en direction des enfants déployées depuis début juillet

« Accompagner sur le plan psychosocial toutes ces personnes traumatisées par la guerre et la migration est vraiment essentiel. Que ce soit les adultes ou les enfants. Nous pouvons davantage développer ce volet depuis avril car les familles accueillies restent plus longtemps. Nous soutenons également les mamans qui veulent se former à un métier. De plus, depuis début juillet, grâce au soutien du BICE pendant deux mois, nous pouvons étendre nos actions en direction des enfants et travailler sur leur intégration. C’est très positif. Car les enfants et adolescents sont souvent seuls avec leur traumatisme. Il est difficile pour les mamans, elles-mêmes en souffrance, d’être des personnes ressources. »

Ainsi, un camp d’été de 10 jours avec 40 enfants ukrainiens et 60 enfants moldaves a été organisé en juillet dans le nord du pays. Les participants se sont amusés autour d’ateliers sportifs et artistiques, de jeux de société, d’activités proposées par eux-mêmes. « Malgré la barrière de la langue, les jeunes ont créé des liens sans problème, sont devenus amis. Certains Ukrainiens sont désormais invités dans la communauté locale. C’est chouette d’observer la facilité avec laquelle les enfants peuvent s’ouvrir aux autres, accepter la diversité, intégrer ou s’intégrer. C’est vraiment une leçon de vie pour nous les adultes. »

La participation des enfants favorisée et des cours de roumain pour faciliter leur intégration

Le projet soutenu par le BICE prévoit également le renforcement des soins psychosociaux. Et le développement de cours de roumain pour les enfants et adolescents, ainsi que pour leurs mamans.

Enfin, pour les enfants accueillis dans le centre du nord du pays, la fondation leur propose de participer à une consultation sur les activités présentes dans la communauté locale. « Très peu d’activités, de services sont proposés par les autorités locales aux enfants. Nous aimerions donc que les jeunes ukrainiens s’expriment sur leurs besoins, leurs envies et fassent des recommandations pour améliorer leur quotidien et celui des enfants de la communauté. Nous transmettrons ensuite les conclusions de la consultation aux autorités. »

Avec la guerre qui s’installe dans la durée, la fondation prévoit de créer un centre communautaire d’intégration des réfugiés. Où tous les services seraient proposés au même endroit. Psychologue, assistante sociale, soutien aux démarches administratives, mais aussi espace ludique pour les enfants, clubs de discussion avec les adolescents, distribution d’aide alimentaire, etc. En attendant la création de ce lieu, les services continuent d’être développés « en mobile » dans les différents centres et lieux de distribution.

*Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

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