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Chantal Paisant, représentante du BICE auprès de l’Unesco ©BICE
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Chantal Paisant. Son engagement pour la cause de l’enfance

Représentante du BICE auprès de l’Unesco, Chantal Paisant nous confie les événements, personnels et professionnels, qui ont présidé à son engagement international pour la cause de l’enfance.

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Quelle enfant étiez-vous ? Quelle enfance avez-vous eue ?

Mon enfance a été marquée, de façon indélé­bile, par la mort de ma mère. J’avais quatre ans, ma petite sœur en avait un. Mon père, militaire à l’époque, devait partir au Maroc ; il m’a confiée à ma grand-mère paternelle et ma petite soeur aux grands-parents maternels. Trois ans plus tard, il s’est remarié et a regroupé ses filles, mais ce ne fut pas un remariage heureux. J’ai été une enfant solitaire et studieuse pour qui l’école représentait la bouée de sauvetage. La voie d’une autonomie à conquérir pour échapper à la vie tourmentée à la maison.

D’où est né votre engagement pour l’enfance, et plus particulièrement l’éducation ?

Cette enfance a joué un rôle décisif dans ma carrière professionnelle. J’ai eu conscience de la chance que j’avais de partir à 10 ans en sixième. Et j’ai eu très tôt, grâce à mon père, le goût des voyages lointains. Mon engagement dans le do­maine de l’éducation est allé de pair avec une sen­sibilité à la diversité des cultures selon les pays, la diversité des situations éducatives selon les fa­milles, et au sein d’une même famille, la diversité des destins selon les enfants. L’Afrique où, après la découverte du Tchad à 20 ans, j’ai travaillé pendant neuf ans (au Congo Brazzaville, au Niger, au Kenya), a été mon premier terrain de compréhension des enjeux de l’école pour les enfants de milieux dé­favorisés et de l’importance de la formation des enseignants.

Cette expérience s’est enrichie plus tard à l’Université Bordeaux 3. J’y ai été maître de conférences et directrice des relations inter­nationales à l’IUFM d’Aquitaine. Puis à l’Institut Catholique de Paris, où j’ai été neuf ans Doyen de l’ISP-Faculté d’Éducation. Et enfin, au sein de la Fondation des Apprentis d’Auteuil, où j’ai travaillé comme Directrice de la formation des personnels éducatifs. Tout cela a été ponctué de séjours en différents pays d’Europe de l’Est, du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ; pour organi­ser des formations d’enseignants ou de profession­nels de l’action sociale.

Vous représentez le BICE à l’Unesco, en quoi cet engagement consiste-t-il ?

Le BICE a constitué pour moi un autre pôle d’expé­rience, extrêmement riche, d’engagement au ser­vice des enfants et de la défense de leurs droits. Représenter le BICE à l’Unesco consiste à valoriser les actions conduites par le BICE et ses partenaires. Et à partager cette expérience avec d’autres ONG en partenariat officiel avec l’Unesco. L’enjeu est de faire entendre, au niveau international, le point de vue des acteurs de la société civile ; ces acteurs en prise directe avec la réalité des situations des enfants dans le monde. Et ce, afin de contribuer à une réflexion collec­tive sur les actions nécessaires et urgentes pour assurer une éducation de qualité pour tous – en particulier pour les enfants les plus en risque de marginalisation.

Quel est votre regard sur l’enfance aujourd’hui ?

Les situations douloureuses auxquelles des mil­lions d’enfants sont confrontés sont multiformes : enfants en situation de rue, de handicap, enfants travailleurs, enfants victimes de violence sexuelle, en contexte de conflits armés, migrants isolés…. Et la crise mondiale de la covid-19 a aggravé des inégalités déjà patentes. Le BICE joue un rôle es­sentiel pour alerter sur les violences qui compro­mettent leur santé physique et psychique et leur avenir. Sa force est de montrer les capacités de résilience et de créativité de l’enfance, dès l’instant où un appui de confiance lui est offert. Ce sont eux, les enfants, en leur puissance de vie, qui incarnent la promesse d’avenir ; et qui, dans leur faiblesse cou­rageuse, nous donnent la force d’espérer.

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