La République démocratique du Congo est en proie à une crise de plus en plus grave en matière humanitaire, de droits humains et de sécurité. Les répercussions de cette crise sont catastrophiques pour la population congolaise. Quelque 4,5 millions d’individus ont dû fuir leur domicile, soit plus que dans tout autre pays d’Afrique. Et des millions d’enfants souffrent des violations de leurs droits en matière de santé, d’éducation, de protection.
Avec une densité élevée de 577 habitants/km, la ville de Kinshasa est peuplée de 13 millions d’habitants dont 58% ont moins de 18 ans. Son économie est dominée par le secteur informel qui permet la survie de nombreux ménages. Toutefois la pauvreté a explosé ces dernières années. Et on observe en parallèle la recrudescence du banditisme urbain.
La délinquance juvénile à Kinshasa et dans certaines grandes villes de la RD Congo constitue un vif sujet d’inquiétude au quotidien. La forme la plus courante de cette délinquance est connue sous le nom de « Kuluna », à Kinshasa notamment. Les enfants et les adolescents développent des mécanismes de survie dont notamment le vol, l’extorsion, les violences à répétition. Et se retrouvent en conflit avec la loi.
Projet de réinsertion sociale et professionnelle des enfants en conflit avec la loi
Dans ce contexte, le BNCE-RDC, spécialisé dans l’accompagnement des enfants en conflit avec la loi, met en place jusqu’en avril 2023 un projet innovant qui allie renforcement de la résilience des enfants en conflit avec la loi (ECL), après leur libération, et développement d’activités génératrices de revenus. L’objectif étant de se concentrer sur la réinsertion sociale et professionnelle des enfants.
Pour ce faire, plusieurs actions sont mises en place au cours des huit mois du projet. Parmi elles :
Des séances de résilience collectives et régulières
Bénéficiaires du projet
- 60 enfants en conflit avec la loi
- 40 parents sont sensibilisés pour une parentalité positive et responsable
Les ateliers de résilience, tels que 5 doigts 5 qualités, Yeux bandés pieds liés, Sous l’orage, y sont organisés afin d’aider les enfants à mieux se connaître, à prendre conscience des actes qu’ils ont commis, à se responsabiliser, et à identifier leurs ressources internes et externes. Des étapes essentielles à leur reconstruction. Parallèlement à ces ateliers de résilience, les enfants bénéficient de soutien psychosocial individuelle, en groupe ou en famille.
Des réunions de sensibilisation des parents
Les parents bénéficient de séances de sensibilisation à la parentalité positive et responsable. L’entourage familial joue un rôle important dans la réinsertion sociale d’un jeune qui a été en conflit avec la loi.
Une formation à la gestion d’une activité génératrice de revenus
20 des 60 enfants accompagnés par le BNCE-RDC sont formés à la gestion d’une activité génératrice de revenus afin de leur permettre d’être autonomes sur le plan financier. Ils apprennent ainsi à évaluer la faisabilité et la rentabilité de leur future activité, à déterminer les coûts et à calculer les bénéfices, à gérer les stocks. Les jeunes sont bien sûr également formés à l’activité de leur choix.
Cinq types d’activités ont été identifiées : la vente de cartes prépayées avec l’ouverture d’une cabine téléphonique ; la vente d’habits d’occasion (friperie) ; la restauration ; la coiffure homme et femme ; et la couture.
Des actions de plaidoyer
Dans la continuité de Enfance sans barreaux 2, le BNCE-RDC poursuit les rencontre avec les autorités :
- pour renforcer le respect des droits des enfants en conflit avec la loi.
- pour obtenir des certificats d’indigence pour éviter certaines taxations lors du lancement de leur activité.
