Tadjikistan
Situé en Asie centrale, le Tadjikistan est le pays le plus pauvre des membres de la Communauté des États Indépendants. Les conditions de vie des enfants y demeurent particulièrement précaires.
Situation géographique et politique
Le Tadjikistan est un pays d’Asie centrale, indépendant depuis 1991, avec la chute de l’URSS. Situé au nord de l’Afghanistan, à l’ouest de la Chine, au sud du Kirghizstan et à l’est de l’Ouzbékistan, il ne possède pas d’accès à la mer. Pays de montagnes d’une superficie de 142 600 km², le Tadjikistan abrite 60 % des réserves d’eau d’Asie centrale.
Régime de type présidentiel, à tendance autoritaire, le Tadjikistan est dirigé, depuis le 16 novembre 1994, par Emomali Rahmon. La capitale est Douchanbé.
Situation économique et sociale
De par son histoire récente (guerre civile de 1992 à 1997), le pays, qui compte 8,92 millions d’habitants, reste le plus pauvre des membres de la Communauté des États Indépendants (CEI)*. En 2019, 42,6 % de sa population vivait en dessous du seuil de pauvreté. Dans le classement de l’Indice de développement humain (IDH), le Tadjikistan se classe 129e sur 186 pays.
La corruption y est endémique. Le Tadjikistan constitue de surcroit un carrefour pour la circulation de la drogue venant d’Afghanistan. Partageant une frontière de plus de 1 300 km avec celui-ci, le Tadjikistan s’inquiète également de la nouvelle détérioration sécuritaire dans ce pays. La lutte contre le radicalisme religieux est donc l’une des priorités des autorités tadjikes.
L’économie est très dépendante de l’extérieur : transferts d’argent de la diaspora, importance de l’aide internationale et des investissements étrangers, principalement chinois et russes. L’agriculture représente la moitié des emplois. L’industrie repose sur l’aluminium et la production hydro-électrique. Notons que la répartition des ressources en eau et en énergie crée des tensions avec les pays voisins. En mai 2021, les questions d’accès à l’eau ont entraîné un regain de violence entre le Tadjikistan et le Kirghizstan.
Les effets de la pandémie ont été importants. Selon une enquête de la Banque mondiale, 41 % des ménages ont déclaré avoir été contraints de réduire leur consommation de nourriture en raison de la pandémie. Et 20 % des familles n’ont pas pu obtenir de soins médicaux.
Conditions de vie des enfants
Du fait de la pauvreté, nombre d’enfants sont contraints de travailler. Il n’est pas rare qu’ils soient retirés de l’école de manière coercitive pour participer notamment aux récoltes. La violence est encore très présente dans la société. Selon un rapport de l’Unicef de 2017, 69 % des enfants tadjikes âgés de 1 à 14 ans subissent des pratiques de discipline violentes.
De plus, les filles sont victimes de discriminations persistantes. Elles sont plus nombreuses que les garçons à abandonner prématurément l’école. Le mariage forcé et précoce est l’une des causes de leur déscolarisation. Les écoles sont, elles, confrontées à plusieurs problèmes : l’insuffisance de personnels qualifiés en raison notamment de la faiblesse des salaires, le manque d’eau potable pour les enfants et le manque de fournitures et de manuels scolaires (Save the Children, 2011).
Les enfants en situation de handicap sont le groupe le plus marginalisé en termes d’accès à l’éducation. Selon les données de la société civile tadjike, confirmées par le ministère des Affaires sociales, on recense actuellement 25 000 enfants en situation de handicap. Dont 8 700 à Douchanbé, la capitale. Sur ces 8 700 enfants, 6 730 ne reçoivent aucune éducation.
Néanmoins, des signaux prometteurs sont à relever. En mars 2018, le Tadjikistan (dernier pays de la CEI) a enfin signé la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. Le processus de ratification n’est lui toujours pas engagé. Un projet de loi sur l’éducation, y compris sur l’éducation des enfants en situation de handicap, est en cours d’élaboration par un groupe de travail auprès du gouvernement tadjik.
Le BICE au Tadjikistan
Le BICE intervient au Tadjikistan depuis 2014 auprès de son partenaire local IRODA spécialisé dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Son action est centrée sur la promotion et le développement de l’éducation inclusive des enfants en situation de handicap mental à Douchanbé.
Depuis décembre 2020, un programme a été mis en place pour aider les enfants en situation de handicap et leurs familles à faire face à la crise sanitaire et sociale (distribution alimentaire, accompagnement psychologique, formation et soutien aux activités génératrices de revenus).
*La CEI est une organisation intergouvernementale composée en 2021 de 9 des 15 anciennes républiques soviétiques.