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Togo. Améliorer la santé des enfants dans le nord du pays

L’hépatite virale B constitue un problème de santé publique majeur, dans plusieurs régions du monde, comparable à celui posé par d’autres maladies transmissibles telles que la tuberculose. Malgré cela, l’hépatite B n’est pas considérée comme une priorité par les autorités sanitaires de certains pays. Dans le nord du Togo où la prévalence est élevée, le BICE soutient une campagne de vaccination et de sensibilisation contre cette maladie.

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En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que 296 millions de personnes dans le monde vivaient avec une hépatite B chronique. Et qu’elle avait coûté la vie à 820 000 personnes. Principalement par cirrhose ou par carcinome hépatocellulaire (c’est-à-dire par un cancer primitif du foie). L’OMS dénombre également 1,5 million de nouvelles infections chaque année.

Prévalence élevée dans le nord du Togo

L’Afrique sub-saharienne, l’Asie du Sud-Est, la Chine méridionale ou encore le bassin amazonien sont des zones à haute endémicité (forte circulation de la maladie) ; allant en moyenne de 8 % à 20 % de la population. Selon la ligue togolaise de lutte contre les hépatites, le Togo, pays d’Afrique de l’Ouest, souffre d’une prévalence estimée à 15 % sur l’ensemble du territoire et à 35 % dans les préfectures du nord, où opère l’association Vivre dans l’Espérance. Dapaong, ville de 40 000 habitants de la région des Savanes (Nord Togo), connaît une mortalité élevée due à l’hépatite B.

Plusieurs raisons expliquent cette réalité :

-Le manque de sensibilisation des populations à cette maladie et les faibles moyens de prévention.

-Les difficultés financières qui ne permettent pas aux populations de se faire correctement vacciner (en trois injections). Ni prendre en charge convenablement.

-Certaines habitudes socio-culturelles. Entre autres, l’ingestion de substances hépatotoxiques ou le faible niveau d’hygiène facilitant la transmission du virus par la salive.

-L’absence d’un programme national de lutte contre cette maladie.

La pandémie de covid-19 a aggravé la situation en ayant un impact direct sur la santé des enfants et des personnes déjà rendus vulnérables. Associée aux mesures de confinement et de restriction des transports interrégionaux, elle a de surcroît participé à la paupérisation des familles qui n’arrivaient plus à vivre de la vente quotidienne de leurs productions.

Un projet de prévention développé par notre partenaire Vivre dans l’espérance (VIE)

Dans ce contexte, l’association Vivre dans l’espérance (VIE) soutenue par le BICE a décidé d’agir ; soucieuse des difficultés que rencontrent les malades pour faire face à cette maladie. La construction de son projet s’appuie sur son expérience de plus de 20 ans dans la prise en charge des personnes atteintes du sida dans cette région. L’hépatite B n’étant pas le seul problème de santé publique qui menace la vie des enfants, VIE a de surcroît proposé de combiner ses actions de prévention contre l’hépatite B avec des actions contre d’autres atteintes à la santé et au développement de l’enfant tels que les parasitoses intestinales, les anémies carencielles et autres pathologies liées à une malnutrition.

Campagne de vaccination et de soins d’autres maladies infantiles

Débuté en août, le projet d’une durée de quatre mois prévoit de vacciner contre l’hépatite B et d’apporter les soins nécessaires à 600 enfants atteints d’une des pathologies mentionnées ci-dessus. Des enfants, orphelins du VIH, placés en familles d’accueil grâce au soutien de l’association VIE. Et des enfants dont les parents souffrent du VIH. 

« Après un dépistage, trois doses de vaccin sont administrées aux enfants séronégatifs à raison d’une dose par mois. Ils sont environ 500. En parallèle, nous donnons un traitement à base d’Entamizole et d’Albendazole en prise unique à tous les enfants pour supprimer les parasitoses intestinales. Enfin, un test du taux d’hémoglobine est réalisé auprès de tous afin de diagnostiquer ceux qui souffrent d’anémie pour pouvoir leur donner ensuite un traitement approprié », explique l’association qui développe l’action dans son centre de santé Maguy à Dapaong.

Sensibilisation des familles et des autorités locales

Ce traitement est complété par la mise en œuvre dans les familles de bonnes pratiques  alimentaires. Des bonnes pratiques acquises lors de sessions d’information. Car ce projet comprend un deuxième volet important : la sensibilisation des familles et des autorités à ces différentes questions de santé.

Des actions de sensibilisation à ces questions de santé en direction des familles et des autorités (service sanitaire de la commune et de la préfecture) sont aussi menées. Les objectifs sont multiples.

Concernant les familles :

  • Changement des habitudes alimentaires pour éviter les carences.
  • Meilleure connaissance du mode de transmission du virus de l’hépatite B et de comment s’en protéger
  • Meilleure connaissance des parasitoses intestinales et de comment s’en protéger

Concernant les autorités :

  • Prise en compte de l’importance de mener des campagnes de vaccination et de sensibilisation contre l’hépatite B. Et de la nécessité de lutter contre la malnutrition et les parasitoses intestinales qui nuisent au développement et au bien-être de l’enfant.
  • Obtenir l’intégration de ces différentes questions de santé dans la politique publique de prévention sanitaire.

« Ce projet est aussi une opportunité pour notre association de consolider nos capacités techniques et l’attractivité de notre centre en ouvrant la sensibilisation et les soins à d’autres pathologies que le seul traitement du VIH », ajoute VIE.

À l’issue du projet, une évaluation sera ainsi réalisée pour en apprécier l’impact. Et une réunion sera programmée avec les autorités pour leur présenter les résultats obtenus.

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