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Soutien Psychologique Adolescent Russie
© Doctors to Children
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Un soutien psychologique à distance pour les adolescents russes

En Russie, notre partenaire Doctors to Children anime un service de soutien psychologique en ligne destiné aux adolescents. Un outil dont la nécessité a été confirmée pendant le confinement.

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« Je peux parler un peu avec vous ? J’ai besoin de parler et je n’ai personne d’autre avec qui le faire. » Des messages tels que celui-ci, le service de soutien psychologique des adolescents « L’aide est à côté » en reçoit une cinquantaine par jour en moyenne. De toute la Russie. Des enfants âgés entre 12 et 18 ans, en majorité des filles, qui grâce à ce service peuvent échanger avec un psychologue. Un premier contact souvent essentiel pour rompre le silence dans lequel ils sont enfermés.

« Avec le soutien du BICE et dans le cadre de notre programme de Lutte contre la violence, notre partenaire en Russie, Doctors to Children, a renforcé ce service de soutien psychologique par tchat créé en 2011 pour s’adapter au contexte du confinement engendré par la COVID-19. Accessible tous les jours de 11h à 23h, il a été pensé pour les adolescents qui communiquent aujourd’hui énormément par messages écrits. Le tchat permet également, contrairement aux services d’écoute téléphoniques, d’atteindre les plus timides ou ceux qui craignent d’être entendus par leur entourage », explique Diana Filatova, en charge du programme au sein du BICE.

Des demandes en nette augmentation pendant le confinement

Avec la fermeture des établissements scolaires et le confinement, ce service a été particulièrement sollicité en avril et en mai. « Leur quotidien, leur vie ont radicalement changé. Dans certaines familles, les conflits se sont aggravés. Dans d’autres, les parents, également stressés par la situation, ont manqué de ressources pour aider leur enfant. Une période anxiogène pendant laquelle de nombreux adolescents ont ressenti le besoin de consulter un psychologue à distance. »

Afin de soutenir le plus d’enfants possibles, le partenaire du BICE a donc augmenté le nombre de ses psychologues. Ils sont actuellement 50 à accompagner les jeunes à distance. Apathie, fatigue, état dépressif, manque de confiance en soi, anxiété, relations difficiles avec les parents, idées suicidaires sont les sujets les plus fréquemment abordés. « On se demande parfois si cela vaut la peine et comment aider ces jeunes à distance, de façon ponctuelle et anonyme, raconte une psychologue. Il est clair que l’on ne peut pas soigner une dépression par exemple, mais notre action est quand même essentielle. Elle ouvre une porte. » En témoigne l’histoire suivante.

« Essentiel qu’ils aient un lieu pour parler en toute sécurité »

« J’ai communiqué récemment avec une jeune fille. Ce n’était pas la première fois qu’elle demandait à parler à l’un des psychologues du site. À chaque fois, elle abordait un sujet différent (dépression, alcool, automutilation…). Ça a été sa façon de s’assurer qu’elle pouvait, avec nous, partager ce qui la tourmente en toute sécurité. Dans son cas, c’était un viol. Quand elle m’en a parlé, le plus important n’était pas ce que je pouvais accomplir pendant une heure de consultation. Mais le fait qu’elle ait réussi à évoquer ce moment douloureux de sa vie pour la première fois. Elle sait désormais que c’est possible, qu’il est possible de ne pas se sentir coupable. Et qu’il existe des lieux où l’on est en sécurité. Cela va l’aider à construire sa future relation avec le monde. »

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