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Actions de sensibilisation contre les violences en Uruguay
© JPC
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La prévention, essentielle pour éradiquer la violence

Dans le cadre du programme de lutte contre la violence envers les enfants et adolescents, JPC, le partenaire du BICE en Uruguay, mène des actions de sensibilisation dans tout le pays. Et incite les participants à devenir eux-mêmes des ambassadeurs de la bientraitance. Une action fondamentale.

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En Uruguay, la violence intrafamiliale envers les enfants est encore très répandue. Trop répandue. En 2018, selon le SIPIAV*, les autorités ont enregistré 4131 cas de violence à l’encontre d’enfants et d’adolescents. Soit 11 situations de maltraitance ou d’abus par jour. 23% concernaient des actes d’agression sexuelle. 50% étaient d’ordre psychologique. 22% relevaient de la maltraitance physique et/ou de la négligence. Et la grande majorité était commise dans la sphère familiale.

Seul moyen de changer les mentalités

Les châtiments corporels et autres méthodes coercitives sont en effet encore employés par les parents comme outils éducatifs. Et ce, malgré le fait qu’ils soient interdits depuis 2007**. Dans ce contexte, la sensibilisation de la population (familles, communautés, éducateurs, enseignants, enfants…) s’avère absolument nécessaire. C’est même le seul moyen de changer les mentalités.

Ce travail de longue haleine, le BICE et son partenaire Juventud para Cristo (JPC) le mènent depuis plus de 10 ans. Associé au plaidoyer international qui a permis de faire évoluer les lois, il a déjà obtenu des résultats significatifs. « Les enfants et adolescents sont très réceptifs et même en demande d’informations lors des actions de sensibilisation, souligne Maria Camila Caicedo, chargée de ce programme au BICE. Ne pas taire ce problème, amener le plus grand nombre à prendre conscience des enjeux liés à la protection de l’enfant, informer les adolescents de leurs droits… est en effet primordial pour que les choses changent sur le long terme. »

Près de 400 adolescents et professionnels de la jeunesse formés

Pour ce faire, JPC organise des formations « Grain de sable » en direction des jeunes générations et des professionnels de l’enfance. Il met en œuvre aussi des campagnes de sensibilisation grand public et autres actions. Ainsi pendant les six derniers mois de 2019, le partenaire du BICE a mené des formations dans sept départements uruguayens : Soriano, Rivera, Canelones, Florida, Artigas, Montevideo et Durazno. Auprès de 313 adolescents et 54 professionnels de la jeunesse. 67 institutions – collèges, lycées, écoles publiques, organisations de quartier, organisations des droits de l’homme, centres de l’Institut national de la jeunesse – y ont ainsi participé.

« Je suis très contente d’avoir suivi cette formation. J’ai pris conscience grâce à elle que j’avais déjà vécu des situations de violence mais que je ne les identifiais pas comme telles. Je comprends désormais beaucoup de choses. Cela m’aide », confie une jeune fille du département de Soriano. Autre témoignage d’un adolescent de Rivera : « C’est important de savoir ce qu’est la violence, quelles formes elle peut prendre. Je vais désormais m’attacher à appliquer et à transmettre tout ce que j’ai appris. »

Faire de chacun un ambassadeur de la bientraitance

Parmi les objectifs de ces formations, celui d’amener ces jeunes et adultes référents à devenir des ambassadeurs contre la maltraitance est en effet fondamental. Et ça fonctionne. Dans les quatre structures suivies plus spécifiquement par JPC afin d’évaluer cette dimension du programme, ces référents ont initiés plusieurs actions suite à la formation. Au total, 10 ateliers de sensibilisation, 6 activités en établissements scolaires auprès d’enfants, d’adolescents et leurs familles, trois actions grand public dont deux relayées par la presse ont été menées par les jeunes soutenus par des adultes référents. Ce travail de prévention est bien sûr poursuivi depuis le début de l’année 2020.

*Système de protection de l’enfance et de l’adolescence contre la violence en Uruguay

**En décembre 2007, le code de protection des enfants et des adolescents a été enrichi de l’article 12 bis. Ce dernier interdit les châtiments corporels, les traitements humiliants et autres formes de violences. Il recommande les formes de disciplines positives, participatives et non violentes.

 

La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants et adolescents

JPC participe chaque mois aux réunions du Comité national pour l’éradication de l’exploitation sexuelle des enfants et des adolescents à des fins commerciales et non commerciales (CONAPESS). Cette instance contribue à l’élaboration des politiques publiques et des plans d’actions pour lutter contre la traite et l’exploitation sexuelle. « Nous sommes l’une des trois organisations non gouvernementales nationales à intervenir. Notre apportons à cette instance notre expertise technique sur le sujet ainsi que la perspective de la société civile. C’est important pour construire une politique pertinente. »
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