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Jeunes engagés dans la lutte contre la violence
© Camila
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Les jeunes s’engagent contre la violence. Témoignage de Camila

En Amérique latine, dans le cadre du programme de lutte contre la violence à l’encontre des enfants, de jeunes adultes engagés dans ce combat sont formés par nos partenaires locaux. Ils jouent un rôle de premier plan dans la sensibilisation du plus grand nombre à une culture de bientraitance. Au Chili, Camila, une étudiante de 24 ans en 4e année de psychologie, nous parle de cette cause qui lui tient à cœur.

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Depuis combien de temps êtes vous mobilisée dans la lutte contre la violence ?

Depuis environ sept ans. J’ai grandi à Puento Alto dans la banlieue de Santiago, au sein d’une famille chaleureuse. Mes parents sont aimants, toujours présents pour nous soutenir, nous encourager. Alors, lorsqu’à 16 ans, j’ai découvert que, dans mon quartier, juste à côté de chez moi, des enfants étaient maltraités dans leur propre maison, j’ai été révoltée. Je ressentais vraiment le besoin d’agir. 

Qu’avez-vous fait ?

Je me suis tout d’abord investie dans un centre de loisirs paroissial. Dans ce lieu ouvert principalement pendant les vacances, les enfants se sentent en sécurité, écoutés. Le respect de l’autre y est essentiel. J’y organise encore aujourd’hui diverses activités pour les enfants et les adolescents ; et notamment des ateliers interactifs sur les questions de violence. Notre objectif est de leur transmettre des clés pour détecter les différentes formes de violence et savoir comment réagir, à qui s’adresser. Nous cherchons aussi à leur apprendre l’importance de générer autour d’eux un climat bienveillant.

Parce que la violence est très présente au Chili ?

Oui, comme dans de nombreux pays d’ailleurs. Et sous toutes ses formes… L’emploi des châtiments corporels dans les foyers reste fréquent. La violence contre les enfants est donc quotidienne, récurrente, banalisée. Les enfants reproduisent ensuite le même schéma et sont violents entre eux. La crise sociale chilienne et la pandémie de covid-19 ont encore empiré la situation. Une recrudescence de la violence a en effet été observée ces dernières années.  

Que faire pour enrayer cette dégradation ?

Ce qui est compliqué au Chili c’est que, dans les discours politiques, l’enfant est décrit comme La priorité, mais dans les faits ce n’est pas vrai.  Ainsi, plus je m’intéresse au sujet de la violence, moins je peux rester passive. Et ma façon de me mobiliser ne passe pas par la participation à des manifestations mais par l’utilisation d’espaces existants pour sensibiliser, éduquer. Nous sommes plusieurs jeunes animateurs persuadés que l’apprentissage des droits de l’enfant et de la bientraitance est la solution pour éradiquer la violence de notre société. 

Pour mener ces actions, vous avez donc bénéficié de formations ?

Oui. Je fais partie d’un groupe de jeunes bénévoles investis dans ce combat auprès de la Vicaría de Pastoral Social Caritas, partenaire du BICE dans le cadre du programme de lutte contre la violence à l’encontre des enfants. J’ai donc été formée à la méthode Grain de sable et à la campagne « Un vaccin pour la bientraitance ». Les ateliers Grain de sable nous permettent, suite à la projection de saynètes présentant des jeunes dans des situations de violence (intimidation, humiliation, racket, abus, …), d’apprendre aux enfants et adolescents à identifier quand il y a violence et comment réagir. La campagne « bientraitance » est une action de sensibilisation grand public au cours de laquelle nous promouvons la bientraitance. Nous animons aussi auprès des parents des ateliers de parentalité positive et d’alternatives à la punition. Nous avons donc appris à mener diverses activités pour différents publics et dans des contextes variés. Et puis, dernièrement, nous avons aussi aidé à développer de nouveaux ateliers créatifs et éducatifs sur les thèmes des droits de l’enfant et de la non-violence.

 

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