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Tuteurs de résilience pour Caritas Rome
@ Caritas Rome

2017 et 2019. Des Tuteurs de résilience pour les enfants déplacés en Italie

170 000 enfants non accompagnés ont demandé asile en Europe en 2015-2016. Et ce chiffre ne cesse de progresser. Séparés de leurs parents lors du trajet ou venus seuls, fuyant la pauvreté extrême ou les violences de leur pays, ces enfants et ces jeunes sont en quête d’un avenir meilleur.

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Les enfants non accompagnés et séparés représentaient 92 % du total des enfants arrivés en Italie par la mer en 2016 et au cours des premiers mois de 2017(¹). Ces jeunes adolescents – en moyenne 16 ans – sont profondément traumatisés. Ils ont vécu des expériences terribles dans leur pays (faim, conflits, maltraitance, …) ; ont voyagé dans des conditions particulièrement éprouvantes ; et se retrouvent dans un pays qu’ils ne connaissent ni ne comprennent. Privés de leur famille et de tout ce qui leur est cher.

La peur d’être enfermé ou rejeté, la solitude, la pauvreté, l’insécurité, le racisme… sont autant de freins à la reconstruction des jeunes migrants. Et à leur intégration.  « Quand ils arrivent au centre, ils ont pour la plupart totalement perdu confiance en eux et en les autres. Ils ont peur, témoigne un éducateur du centre interculturel d’aide et d’orientation (CIAO) à Syracuse en Sicile. Il est primordial de leur proposer un espace sécurisé, rassurant, puis un accompagnement adapté. »

Dans ce contexte, le BICE a organisé deux formations en Italie en direction de professionnels chargés de l’accompagnement de jeunes migrants. L’une en octobre 2017 pour Caritas Rome ; l’autre en octobre 2019 auprès du centre interculturel d’aide et d’orientation (CIAO) géré par la congrégation des frères maristes à Syracuse en Sicile. Ces formations sont menées avec l’appui de l’Université Catholique du Sacré Cœur de Milan.

Une formation Tuteurs de résilience pour la congrégation des frères maristes à Syracuse

Pendant trois jours, 18 éducateurs, professeurs d’italien et avocats, tous intervenants au CIAO auprès des jeunes migrants, ont ainsi participé à une formation Tuteurs de résilience adaptée aux spécificités de ce public. L’objectif ? Améliorer l’accompagnement proposé et épauler ces jeunes dans leur parcours de résilience. Une partie de la formation s’est donc penchée sur le processus migratoire et la construction identitaire dans un pays étranger. L’adolescence et le retard de développement susceptibles d’être causés par des expériences traumatisantes pendant le voyage ont également fait l’objet d’une attention particulière.

Pour une meilleure compréhension de ce que peuvent ressentir les migrants, les participants ont par ailleurs recherché dans leur histoire leurs propres expériences de changement (nouveau travail, déménagement…). Un atelier qui favorise l’empathie, l’un des ingrédients clés de l’accompagnement vers la résilience. Les participants ont aussi découvert des activités à mettre en place avec les jeunes afin de favoriser le dialogue, la confiance en soi, l’entraide… Et donc, le processus de résilience. Quelque 1625 jeunes bénéficient indirectement de cette formation.

Une formation Tuteurs de résilience pour Caritas Rome

Active depuis 1988, Caritas Rome a pour mission de recueillir ces jeunes en détresse et de les aider à se reconstruire, physiquement et psychiquement, grâce à un soutien pluridisciplinaire. Depuis sa création, 8 000 enfants, italiens ou étrangers, ont ainsi été accueillis dans ses 4 centres. A cause de l’afflux toujours plus important de ces jeunes migrants, si profondément blessés par la vie et issus de culture si diverses, Caritas Rome a fait appel au BICE pour la soutenir dans son action. 42 membres des équipes de Caritas, répartis en deux groupes, ont bénéficié de 3 jours de formation en octobre 2017. Ces journées, rythmées par des apports théoriques et pratiques et des travaux individuels ou en groupe, ont permis de travailler sur :

-la définition du concept de résilience ;

-l’importance d’appréhender la relation avec les enfants sous l’angle de la résilience et non de la vulnérabilité ;

-le contexte psycho-social spécifique de ces jeunes déplacés dans des camps ou des centres communautaires nationaux et internationaux ;

-les facteurs de risque (insécurité, solitude, mort, sentiment d’inadéquation et peur de l’inconnu, …) et de protection (insertion scolaire ou professionnelle dans le pays d’accueil, soutien psychologique, spiritualité, …) propres à ces enfants ;

-les ateliers à réaliser avec les jeunes pour les aider à surmonter leurs traumatismes.

Les participants des deux formations ont particulièrement apprécié cet apport de nouvelles méthodes concrètes. Nombre d’entre eux se trouvent en effet bien souvent démunis et impuissants face à cette misère immense. Cette formation leur a permis de regagner foi et énergie dans leur mission et a soudé les équipes.

 

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