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Travail des enfants Togo
© Thomas Louapre
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Conférence de Durban. Plus de 160 millions d’enfants obligés à travailler dans le monde

La 5e conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, qui s’est ouverte lundi, est l’occasion pour les participants de lancer un appel à une action urgente pour combattre ce fléau. Rappelons qu’aujourd’hui encore 160 millions d’enfants travaillent dans le monde.

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« Trop de petites mains sont occupées à labourer les champs, à travailler dans les mines, à parcourir de grandes distances pour puiser de l’eau et à effectuer des travaux qui les empêchent d’aller à l’école », a déploré le Saint-Père, dans un message envoyé aux participants de la 5e conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants, organisée à Durban en Afrique du Sud. Appelant ainsi la communauté internationale à accroître ses efforts pour lutter contre l’exploitation des enfants.

Accélération de l’augmentation du travail des enfants depuis le début de la crise sanitaire

La conférence intervient en effet à un moment critique. Alors qu’entre 2000 et 2016, le travail des enfants avait reculé de 94 millions, on assiste depuis 2016 à une inversion de la tendance. Le nombre d’enfants travailleurs a augmenté de 8,4 millions en quatre ans. Ils étaient 160 millions en 2020, selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Unicef. Soit près d’un enfant sur dix dans le monde. Un chiffre qui a encore augmenté depuis le début de la pandémie de covid-19. 

Le constat est préoccupant. D’autant qu’a été observée une hausse importante du nombre d’enfants de 5 à 11 ans qui travaillent. Ils représentent aujourd’hui plus de la moitié de l’effectif total (plus d’infos, ici).

« Penser le travail des enfants comme une conséquence inévitable de la pauvreté est faux »

Accepter le travail des enfants comme « conséquence inévitable de la pauvreté est faux ». « Nous ne pouvons nous résigner au travail des enfants ; qui représente une violation d’un droit humain fondamental. Il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes, comme la pauvreté des ménages. Nous n’aurons pas de repos avant d’y arriver », a affirmé le Directeur général de l’OIT.

La pauvreté étant en effet le principal facteur du travail des enfants ; le Pape François demande à la communauté internationale de s’attaquer « aux causes structurelles de la pauvreté mondiale. Ainsi qu’à l’inégalité scandaleuse qui continue d’exister entre les membres de la famille humaine ». Il attend de surcroît que soient mis en place des moyens appropriés et efficaces pour protéger la dignité et les droits des enfants, notamment « par la promotion de systèmes de protection sociale et l’accès de tous à l’éducation ».

Le BICE s’engage

En soutenant ses partenaires dans la mise en place d’activités génératrices de revenus pour les familles des enfants que nous accompagnons, le BICE combat la pauvreté. Il permet aux parents de se remettre debout et d’assurer des conditions de vie décentes à leurs enfants ; ce qui favorise, par ailleurs, leur accès ou maintien dans le système scolaire.

Malheureusement, il y a des situations de détresse extrême dans lesquelles l’enfant est contraint de travailler pour subvenir à ses besoins et à ceux des membres de sa famille. Dans ces cas, le BICE veille avec ses partenaires à ce que les conditions de travail soient respectueuses de la dignité des enfants et que des activités spécifiques de soutien scolaire leur soient réservées.

Dans toute circonstance, le BICE plaide pour le plein respect de l’article 32 de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et des Conventions de l’OIT N°138 sur l’âge minimum et N°182 sur les pires formes de travail des enfants. Cette dernière étant ratifiée universellement. L’objectif politique ultime étant l’élimination du travail des enfants et l’adoption à cet effet de mesures appropriées pour y parvenir. Rappelons que cet objectif figure dans la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, qui s’étaient données jusqu’à 2025 pour l’atteindre.

La conférence devrait se conclure par un appel à une action urgente

Ainsi, depuis lundi, les plus de 4 000 délégués présents à Durban – représentants de gouvernements, du secteur privé, de la société civile, d’organisations régionales et internationales, de groupes de réflexion, d’universités, de jeunes et d’enfants du monde entier – identifient les lacunes, échangent sur les bonnes pratiques et les mesures urgentes à prendre. S’appuyant bien sûr sur les quatre précédentes, organisées à Buenos Aires (2017), Brasilia (2013), La Haye (2010) et Oslo (1997) ; qui avaient permis d’établir une orientation stratégique pour lutter contre le travail des enfants.

La conférence devrait se conclure par un appel à une action urgente ; et la présentation d’engagements concrets pour renforcer les actions visant à éliminer ce fléau.

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