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Le grand prix suisse de littérature récompense notre collaboratrice, Pascale Kramer
©David Ignaszewski/Koboy/Flammarion
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Le grand prix suisse de littérature récompense Pascale Kramer

Pascale Kramer accompagne depuis 10 ans le BICE, comme rédactrice de la revue Enfants de Partout et chargée de mission pour le Festival Enfances dans le monde. Elle vient de recevoir le Grand Prix de littérature suisse pour son œuvre d’écrivain. Nous lui adressons toutes nos félicitations.

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Pascale Kramer, une auteure artistiquement et personnellement engagée

Membre du Bice ou lecteurs de la revue Enfants de partout, nous avons tous la chance de profiter du talent et de l’enthousiasme de Pascale. Sa plume sensible et précise sait parfaitement raconter la réalité – parfois dure mais toujours pleine d’espoir – des missions de nos partenaires sur le terrain.

Pascale est aussi l’auteur de 13 romans. Le grand prix qui vient de lui être décerné récompense une œuvre d’une remarquable cohérence, qui s’attache toujours à des personnages fragiles en situation de difficulté. Jeune mère désarmée face à son nouveau-né, orpheline SDF en quête d’identité, communauté qui se cherche dans un mode vie partagée… les descriptions factuelles, sans complaisance ni jugement, dessinent à chaque fois des êtres qui sonnent juste, terriblement humains.

3 questions à l’auteure

Pascale, vous venez de recevoir le Grand prix de littérature suisse pour l’ensemble de votre œuvre. Que représente pour vous cette distinction ?

C’est une distinction très importante qui m’apporte bonheur et réconfort. J’écris depuis l’adolescence, c’est à dire depuis près de 40 ans. J’ai publié de nombreux romans qui ont eu des succès divers. La vie des livres est courte, le monde de l’édition et de la critique très dur et infidèle. Rien n’y est jamais acquis. Cette récompense pour l’ensemble de mes livres valide en quelque sorte le parcours et le travail accomplis. C’est une sorte de marchepied sur lequel je vais pouvoir m’appuyer pour la suite.

L’humain est toujours au cœur de vos romans, souvent avec des personnages cassés, fragilisés à un moment de leur vie : pourquoi cet intérêt pour les destins brisés, les fêlures ?

J’ai la chance de côtoyer des personnes de tous les milieux, y compris des gens en très grande précarité, ou dans une grande solitude, ou ayant vécu de grands drames. Ce sont des êtres et des situations qui m’émeuvent. C’est par ses fêlures que l’être humain se révèle dans toute sa complexité… et son humanité, avec ce que cela implique de grandeur ou non, d’ambivalence. C’est une matière passionnante pour un romancier. Et c’est une matière que je connais bien et dont je peux parler, non pas à partir d’idées préconçues, mais à partir du vécu.

Votre engagement social est effectivement réel : vous avez vécu avec des SFD, partagé l’expérience de vie communautaire dans l’ancien Carmel de Condom , vous êtes très impliquée au BICE… Vous considérez-vous comme une écrivain militante ?

Je ne l’ai pas toujours été mais je suis devenue une citoyenne engagée. Je suis convaincue que chacun de nous doit faire sa part. Cela m’apporte d’ailleurs de grandes joies. Mon dernier livre, qui n’est pas un roman mais un essai sur une expérience communautaire sociale à l’Ancien Carmel de Condom, est un livre militant dans la mesure où j’espère qu’il donnera à d’autres l’idée de créer des lieux semblables. Mes autres romans sont davantage des explorations, que je crois lucides, de situations sociales, mais pas toujours. Je ne pose jamais de jugement ni ne fais d’analyse, je laisse au lecteur le soin de se faire sa propre opinion. C’est pourquoi je ne dirais pas que je suis une auteure engagée, si je l’étais, je délivrerais des messages.

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